Jusqu’au 25 janvier 2015, le Musée Paul Valéry à Sète présente les acquisitions qui sont venues enrichir récemment ses collections. Il met aussi en lumière la campagne de restauration d’un ensemble de peintures du XIXe siècles.
Le fonds Paul Valéry
Plusieurs lettres et manuscrits originaux, acquis sur le marché de l’art, sont venus compléter ce fonds. On note en particulier le manuscrit du Narcisse parle et de La Tentation de (saint) Flaubert . Le musée a eu aussi l’occasion d’acheter une petite aquarelle de Valéry qui représente le Mont Saint Clair. Ces acquisitions sont complétées par un buste en terre de Valéry, récemment été offert au musée par Martine Rouart, petite fille de l’écrivain.
Du groupe Montpellier-Sète à la Figuration libre…
Quelques œuvres offertes par les descendants de Collet Richarme viennent s’ajouter à l’importante donation (10 huiles sur toile – 82 dessins, gouaches, aquarelles et encres – sept carnets) qui avait fait l’objet d’une exposition en avril-mai 2013.
Rappelons que Colette Richarme, amie de Louise Bourgeois, installée à Montpellier en 1937 a souvent peint le littoral entre Montpellier et Sète. Si elle était contemporaine des peintres du groupe Montpellier-Sète, elle n’en fit jamais partie et n’a guère été soutenue par Desnoyer et ses amis.
Trois huiles sur toile de Pierre François, des années 1960, ont été achetées par le musée avec l’aide du FRAM Languedoc-Roussillon. Elles enrichissent un ensemble qui devient significatif d’œuvres d’un artiste important dans le contexte sétois. Sans que l’on puisse parler d’héritage, Pierre François apparaît comme une figure-charnière entre le groupe Montpellier-Sète et la génération suivante de la Figuration Libre.
Parmi les sétois contemporains, les collections du musée se sont enrichies d’œuvres d’une toile de Madeleine Sergio (Les vents des hautes mers, 2013), de dix œuvres sur papier (2012-2013) et d’une sculpture de François Sergio (Entre paroi et membrane, 2013), l’auteur de la frise en façade du musée. On remarque également une huile sur toile de Christophe Vilar (Le jour se lève, il faut tenter de vivre, 2012).
On retrouve une œuvre de Jean Denant, Mappemonde, 2013, que l’on avait vue lors de la biennale 4 à 4, le printemps dernier. On note aussi une toile d’André Cervera ( Art Chine.com, 2012), un paysage sétois de Philippe Pradalié (Quai Paul Riquet, 1995) et une superbe sculpture d’Hervé Di Rosa (Femme calebasse, 2011) qui avait été présenté au Carré Sainte Anne, en 2012. Ces œuvres ont été majoritairement acquises avec l’aide du FRAM Languedoc-Roussillon.
Œuvres sur papier
Le fonds d’art graphique du musée a été par plusieurs œuvres, et tout particulièrement un livre au format leporello de presque huit mètres de long. Cette pièce exceptionnelle, Une gesticulation vers le calme, a été réalisée à l’occasion de la performance de Salah Stétié et Joël Leick, le 19 janvier 2013 au musée Paul Valéry.
De l’exposition Salah Stétié et les peintres, on retrouve également deux très beaux dessins de Jean Anguera (Métaphysique I et II, 2012), donnés par l’artiste et trois portraits de Salah Stétié (Xavier Valls,1979 ; Jean Bazaine, 1997 et Ladislas Kinjo, 2002), acquis par le musée.
Cette sélection d’œuvres sur papier est complétée par plusieurs dons d’artistes : Un montage, en leporello, de Joël Leick (Image possible, 2005-2007) et cinq œuvres récentes de Jean-Luc Parrant.
Dans le parcours des collections permanentes
Une partie des œuvres récemment acquises par le musée sont présentées dans le parcours des collections permanentes. Elles sont identifiables par un carré blanc au niveau du cartel.
On y trouve l’installation Alice et les vaches, 2011 d’Agnès Varda et un ensemble d’œuvres qui faisaient partie de l’exposition Salah Stétié et les peintres (Julius Baltazar, Sans titre, 1999 ; René Barraud, Mont d’Arrée, Terre Fossile, 1988-1982 ; Anne Pourny, Flux III, 2008) ou d’artiste présent dans cette exposition ( Mahmoud Zende, Images 1 et 2, 2013 ; Journal, 2013 et Gaieté, 2013). Le triptyque d’Agnès Varda est un achat du musée, les autres œuvres ont été offertes au musée par les artistes.
Restaurations
Le Musée Paul Valéry met aussi en lumière la campagne de restauration d’un ensemble de peintures du XIXe siècles qui s’est achevée fin 2014.
Chaque toile est un cas particulier pour les équipes de restaurateurs. Les œuvres présentées sont accompagnées de fiches d’information qui précisent les raisons et les critères qui ont permis de définir des orientations de restaurations et de choisir des techniques. On doit remercier le musée pour cet effort dans l’information du public.
La restauration des toiles s’accompagne d’un travail sur les cadres, afin de redonner aux œuvres un état proche de celui qui était voulu par l’artiste ou son commanditaire. Cette restauration des cadres reçoit le soutien des amis du musée.
Cette présentation permet un regard renouvelé sur des toiles parfois dans les collections depuis la fondation du musée, en 1891. Elle mérite à elle seule une visite au musée.
Après plusieurs années pendant lesquelles les expositions temporaires se sont multipliées, l’avenir des musées passe certainement par une revalorisation de leurs collections permanentes. Saluons donc cette initiative du Musée Paul Valéry qui montre au public deux aspects essentiels de sa mission, la conservation et l’enrichissement de ses collections permanentes.
En savoir plus :
Sur le site du Musée Paul Valéry
Lire notre chronique sur la donation Jacques Clauzel