Simon Starling – A l’ombre du pin tordu au MRAC Sérigan

Du 5 novembre 2017 au 18 mars 2018, le MRAC (Musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée) invite Simon Starling pour « À l’ombre du pin tordu », une exposition qui présente quatre projets récents et majeurs de l’artiste anglais : Red, Green, Blue, Loom Music (2015-2016), At Twilight (2014-2016), El Eco (2014) et The Liminal Trio Plays the Golden Door (2017).

Lauréat du Turner Price 2005, Simon Starling est un artiste singulier dont les œuvres complexes associent vidéo, photographie, sculpture et installation. Si les voyages jouent fréquemment un rôle majeur dans son processus de création, ses collaborations avec des musiciens, des architectes, des metteurs en scène de théâtre ou des danseurs sont souvent déterminantes dans la production d’œuvres qui « tissent des liens féconds entre des temps et des espaces souvent éloignés ».

Alors qu’elle dirigeait le Parc Saint-Léger, Centre d’art contemporain de Pougues-les-eaux, Sandra Patron avait invité Simon Starling en 2009 pour THEREHERETHENTHERE (la Source) un des deux volets d’un projet construit avec le MAC VAL.

La directrice du MRAC et commissaire de l’exposition, explique ainsi le choix du titre de cette proposition : « À l’ombre du pin tordu, toute en tonalité proustienne, évoque aussi bien ces pins utilisés comme motif décoratif dans le théâtre Nô japonais (dont il sera question dans l’exposition) que ces pins que l’on trouve aux abords des plages d’Occitanie ; un télescopage entre des cultures et des géographies différentes symptomatique de la pratique de l’artiste ».

Simon Starling -  A l'ombre du pin tordu - MRAC Sérigan
Simon Starling –  A l’ombre du pin tordu – MRAC Sérigan

On attendait avec beaucoup d’intérêt de découvrir comment ces quatre projets pourraient être présentés dans les espaces du MRAC. « À l’ombre du pin tordu » répond sans aucun doute à nos espoirs.

Sandra Patron propose un parcours sonore très réussi qui enchaîne avec discernement les quatre installations de Simon Starling.
Les salles attribuées à chaque proposition de l’artiste valorisent subtilement leurs qualités plastiques, la poésie, l’émotion ou la part de mystère ou d’interrogation qui s’en dégagent. Avec habileté, l’exposition permet à ces installations d’interpeller le visiteur sans jamais le contraindre ou le provoquer.

L’accrochage, la mise en espace et l’éclairage sont sans défaut. La seule remarque que l’on pourrait formuler concerne l’accès très discret vers la salle où est projetée « El Eco ».

Un guide de visite à la disposition des visiteurs offre les repères nécessaires à un parcours individuel. Le recours aux médiateurs ou médiatrices en salle est souvent l’occasion d’une conversation enrichissante. Le livret d’activités pour les enfants est particulièrement bien conçu. Ces documents sont téléchargeables à partir du site du MRAC où les enseignants trouveront également un dossier pédagogique.

Une visite VIP avec Sandra Patron, directrice du musée, est annoncée pour le 18 mars, denier jour de l’exposition…

À l’évidence, « À l’ombre du pin tordu » est un des éventements marquants de l’hiver dans la région qu’il ne faut pas manquer..

Simon Starling, At Twilight, 2014-2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, At Twilight, 2014-2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

À lire ci-dessous, une présentation des quatre installations de Simon Starling réalisées à partir des textes de ses galeries, d’entretiens et de compte-rendu de presse.

En savoir plus :
Sur le site du MRAC
Suivre l’actualité du MRAC sur Facebook et Twitter
Simon Starling sur le site de la Casey Kaplan Gallery à New York
Simon Starling sur le site de The Modern Institute à Glasgow
Simon Starling sur le site de la Galleria Franco Noero à Turin

Simon Starling – Red, Green, Blue, Loom Music (2015-2016)

Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

Red, Green, Blue, Loom Music (2015-2016) est une installation présentée à l’occasion d’un solo show à la Galleria Franco Noero à Turin. À l’issu d’une conversation de Simon Starling avec Giovanna Repetto dans ATPdiary, l’exposition est ainsi décrite :

Le nouveau projet d’exposition témoigne une fois de plus de l’intérêt profond de l’artiste pour la riche tradition historique de fabrication, d’industrie et de design qui caractérise Turin. Cette fois-ci, tout est né d’une visite à l’Antica Fabbrica Passamanerie Massia Vittorio 1843, une entreprise familiale basée à Pianezza, dans un bâtiment lumineux datant du début du 20ème siècle, autrefois une usine à Bakelite. L’entreprise produit des tissus, des gallons et des cordons de haute qualité en utilisant des métiers à tisser datant de 1780. Beaucoup de métiers sont encore automatisés en utilisant des cartes perforées, la technologie révolutionnaire développée par Joseph-Marie Jacquard à la fin des années 1700.

Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

Le caractère extraordinaire du lieu a immédiatement suscité l’intérêt de l’artiste pour les technologies de création d’images et, en l’occurrence, pour l’histoire de l’informatique depuis sa création. Ce sujet a été développé dans le travail de Starling « D1-Z1 (22,686,575:1), 2009 », une installation et un film 35 en mm inspiré de Z1, l’ordinateur inventé par Conrad Zuse en 1930 qui était programmé avec un film perforé 35 mm.
L’ordinateur mécanique de Zuse a été construit près d’un siècle après le voyage du mathématicien britannique et ingénieur Charles Babbage à Turin, où il devait présenter les plans d’un calculateur beaucoup plus complexe, « la machine analytique », au deuxième Congrès des scientifiques italiens, à l’époque appelés « philosophes ».
En 1840, en route pour Turin, Babbage s’arrête à la Croix-Rousse à Lyon pour assister à la production d’un portrait en soie tissé par Joseph-Marie Jacquard (1752-1834) qui nécessite l’utilisation de 24 000 cartes perforées.

L’intérêt de Starling pour l’Antica Fabbrica s’accentue encore plus lorsqu’il remarque une partition manuscrite placée sur le pupitre d’un piano à queue dans le show room de l’entreprise. Composée par Rinaldo Bellucci, La Macchina Tessile (The Loom) est une création musicale inspirée des machines présentes dans l’usine.
La composition musicale est ensuite jouée et enregistrée. Une « partition visuelle » est obtenue grâce à un logiciel de visualisation sonore, qui transforme la musique en de simples bandes de couleurs en fonction de la fréquence (Hz) et de l’intensité (dB) des notes. La musique de la partition, transformée en image couleur par l’ordinateur, a été reformulée en une chaîne de cartes perforées Jacquard. On obtenait ainsi les données nécessaires aux métiers à tisser pour produire un tissu de fils rouges, verts et bleus, traduction textile de la « partition visuelle ».

Le processus de traduction de la composition musicale en tissu est devenu le sujet d’un film tourné par l’artiste dans lequel les cadres sont des protagonistes, des personnages clés dans le développement de ce que l’on peut définir comme un scénario « automatisé ».

Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

Dans la galerie, le court métrage tourné par Starling est projeté par un vidéoprojecteur à 3 tubes émettant de la lumière rouge, verte et bleue. En reproduisant ainsi le processus de tissage enregistré dans le film, le dispositif évoque aussi la naissance de la photographie en couleur, dont le premier exemple a été mis en scène en 1861 en utilisant 3 lanternes magiques avec des filtres rouges, verts et bleus pour représenter une pièce de tartan en laine…

Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, Red, Green, Blue, Loom Music, 2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

Grâce à la collaboration avec Rex Lawson, un concertiste expert et connaisseur passionné des pianos mécaniques. Un « Weber Duo-Art pianola » des années 1920 a été adapté pour l’accompagnement sonore d’une partie du film. La composition musicale « trouvée » dans l’Antica Fabbrica a été gravée sur un rouleau de papier semblable aux cartes perforées. L’ode en hommage aux métiers à tisser, composée par Rinaldo Bellucci, est exécutée à intervalles réguliers par l’instrument mécanique.

Simon Starling – At Twilight

Simon Starling, At Twilight, 2014-2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, At Twilight, 2014-2016. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

At Twilight (2014-2016) est une collaboration avec le metteur en scène de théâtre Graham Eatough qui nous avait étonné et enchanté dans « In Camera » avec Graham Fagen, à la Friche de la Belle de Mai, en 2014. Ce projet qui a pris la forme de deux expositions monographiques et d’une pièce de théâtre, a été présenté par la Common Guild Gallery à Glasgow pendant l’été 2016 puis à la Japan Society de New York au début de l’année.

Au plus fort de la Première Guerre mondiale, le poète W. B. Yeats a collaboré avec des membres de l’avant-garde pour mettre en scène sa pièce de danse inspirée du Nô japonais « At the Hawk’s Well (1916) ».
Pour marquer son centenaire, Simon Starling, réinterprète cette production avec la création d’une performance « At Twilight: A play for two actors, three musicians, one dancer, eight masks (and a donkey costume) » conçue avec Graham Eatough. La pièce a été présentée pat la Common Guild Gallery de Glasgow en août 2016 à Holmwood House, une propriété du National Trust of Scotland au sud de Glasgow.

Une exposition qui illustre l’impact du Nô sur le modernisme occidental accompagnait la performance. Elle rassemblait une collection de documents qui se rapportaient à neuf personnages, certains réels, d’autres fictifs, tous reliés entre eux par Starling ainsi que les masques et des costumes utilisés pour la pièce de théâtre. Les masques ont été réalisés en collaboration avec Yasuo Miichi et les costumes ont été produits avec Kumi Sakurai et l’Atelier Hinode.

Simon Starling – El Eco

El Eco (2014) est une vidéo réalisée au Musée Expérimental El Eco de Mexico. Le dossier de presse présentait ainsi ce projet :

Pour le Musée Expérimental El Eco, Starling a produit un film inédit, qui se réfère au fondateur et architecte de El Eco, Mathias Goeritz et aux fragments d’une fresque murale du sculpteur britannique Henry Moore, qui n’est plus conservée.
Pour inaugurer le mural, Goeritz avait invité Pilar Pellicer, une danseuse de quinze ans, à improviser dans cet espace avec ces immenses squelettes comme décor d’arrière-plan. La danse n’a jamais été chorégraphiée ni présentée au public, mais les quelques photographies en noir et blanc de ce « non-événement » sont devenues des outils promotionnels importants pour le projet de Goeritz visant à créer un espace culturel interdisciplinaire dans lequel l’architecture, la musique, la danse et les arts visuels coexistent.

Le scénario du film El Eco a été réalisé en partie à partir de ces photographies. Starling a invité l’actrice, aujourd’hui une célébrité du théâtre, du cinéma et de la télévision mexicains, à reprendre les poses de 1953.

Le film a été tourné pendant les festivités du Día de Muertos, le Jour des Morts.

Starling commente ainsi son projet : « Le film suit l’architecture de Goeritz, qui est maintenant soigneusement restaurée, avec son propre passé interdisciplinaire. En tant que séance de spiritisme institutionnelle, El Eco balance constamment entre passé et présent.
Pilar Pellicer, elle-même, oscille entre les moments de son passé et son présent. Parfois elle invoque l’énergie de sa jeunesse, d’autres fois elle se réfugie introspectivement dans ses propres souvenirs.
L’absence d’une véritable chorégraphie pour la performance de 1953 laisse un espace libre entre les quelques moments photographiques qui subsistent : un espace de spéculation et de dérapage ».

Simon Starling et Pilar Pellicer. Museo Experimental El Eco, San Rafael
Simon Starling et Pilar Pellicer. Museo Experimental El Eco, San Rafael

Le film est accompagné d’une bande-son de Joshua Abrams. Elle combine des chansons folkloriques traditionnelles mexicaines, des ambiances sonores et le bruit mécanique de l’obturateur d’un appareil photo. Évoquant ainsi le sentiment d’une réalité fracturée et fragmentée.

À lire cette interview (en espagnol) de Pilar Pellicer par Paola Santoscoy du  Museo Experimental el Eco

Simon Starling – The Liminal Trio Plays the Golden Door

Simon Starling, The Liminal Trio plays the Golden Door, 2017. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, The Liminal Trio plays the Golden Door, 2017. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

The Liminal Trio Plays the Golden Door (2017) est une installation proposée récemment par la Casey Kaplan Gallery qui représente Simon Starling à New-York.
Dans son communiqué de presse, la galerie présente ainsi ce projet :

Pour cette exposition, Starling évoque la rencontre de trois musiciens arrivant aux États-Unis par Ellis Island au début du XXe siècle. La découverte et la réinvention des récits historiques offrent un nouvel éclairage sur nos conditions culturelles actuelles et un potentiel de compréhension accrue. Pour Starling, les événements du passé ne sont pas simplement rappelés, mais ils sont repensés.

Les trois musiciens réunis pour « The Liminal Trio » ont été sélectionnés parmi les 250 photographies d’immigrants prises par Augustus Frederick Sherman qui a travaillé dans l’administration d’Ellis Island entre 1892 et 1925. En général, Sherman photographiait ses sujets dans leurs costumes folkloriques traditionnels, qui semblent avoir été portés (souvent pour la dernière fois) comme un rite de passage symbolique. Il existe un fort sentiment de dualité dans chaque composition, car les photographies sont à la fois festives et analytiques. Sherman se réjouit des diversités culturelles de ceux qu’il rencontre, tout en objectivant ses sujets et en les rendant comme des « types » à cataloguer et à traiter.

Sur une photo, un joueur de cornemuse du sud de l’Italie, Antonio Piestineola (un des rares immigrants à être nommé par Sherman) accroche sa Zampogna à sa poitrine, tandis que dans une autre, un roumain sans nom, vêtu d’une tenue de paysan brut, tient un simple Kaval en bois (une flûte) à sa bouche comme s’il allait jouer. Sur une troisième photo, une danseuse de sabots de Volendam porte le costume national des Pays-Bas et se tient debout, regardant de loin.

Ces trois musiciens, et les traditions musicales qu’ils auraient sans doute apportées avec eux, ont inspiré un enregistrement contemporain. Réalisé à New York, par Sean Folsom qui joue du Zampogna, par Winne Clement qui souflle dans un kaval et par Livia Vanaver qui improvise une danse traditionnelle du sabot. Cette session, orchestrée par le musicien Joshua Abrams, crée un dialogue improvisé et parfois hésitant entre les trois cultures musicales…

Simon Starling, The Liminal Trio plays the Golden Door, 2017. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, The Liminal Trio plays the Golden Door, 2017. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

Trois haut-parleurs diffusent les enregistrements de Folsom, Clément et Vanaver. Ils sont associés à des répliques des instruments et des costumes représentés sur les photographies de Sherman. Leurs vêtements ont été réalisés dans des tons de gris, car il n’existe aucune certitude sur leurs couleurs. Trois agrandissements grandeur nature des images originales de Sherman provenant des archives d’Ellis Island complètent l’ensemble.

Simon Starling, The Liminal Trio plays the Golden Door, 2017. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole
Simon Starling, The Liminal Trio plays the Golden Door, 2017. À l’ombre du pin tordu, vue de l’exposition au Mrac, Sérignan, 2017. Photographie Aurélien Mole

Ce projet sur l’immigration fait inévitablement écho aux débats sur la politique d’immigration depuis la campagne électorale américaine de 2016. Bien entendu, il renvoie aussi à la crise des migrants installée de part et d’autre de l’Atlantique depuis des années.

Dans un entretien avec Marcia E. Vetrocq de The Brooklyn Rail, Simon Starling rappelle que cette exposition a de nombreux précédents. Et en particulier, elle est très étroitement liée au travail présenté au Mass MoCA en 2008, The Nanjing Particles, déclenché par l’histoire de travailleurs migrants chinois venu briser une grève dans une fabrique de chaussures. C’était au moment où l’Amérique était obsédée par les effets de l’essor économique chinois.

À propos du choix des photos de Sherman comme moyen d’aborder le le sujet de l’immigration, il répond :
« Il y avait plusieurs raisons de penser aux photographies Sherman dans les archives d’Ellis Island. L’une été la rhétorique du vote Brexit en Grande-Bretagne, qui était parfois absurde et difficile à regarder. Vous avez vu des immigrants de première et de deuxième génération s’opposer à aux nouvelles migrations. Aussi, au cours de l’été, j’ai lu cette merveilleuse biographie de Willem de Kooning, qui est venu à New York à l’époque de l’arrivée de ces immigrants qui sont au centre de mon exposition. De Kooning venait d’une vie très pauvre et difficile à Rotterdam, et il était intéressant de lire son passage à la vie américaine, l’urgence d’oublier le passé et d’assumer une façon de vivre américaine. Toutes ces choses m’ont permis de me relier aux photos de Sherman que j’avais vu il y a quelques années. (…)
Les personnes que Sherman a photographiées ont toutes été détenues pour diverses raisons, probablement dans ce que Trump appellerait un  » extrême contrôle de sécurité « . Je pense aussi qu’à cette époque, certains groupes étaient préoccupants, comme c’est le cas actuellement. Ils constituaient une sorte de sujet captif pour Sherman ».

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