Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Marseille

Jusqu’au 11 avril 2019, le Château de Servières présente « Désordre » de Jeanne Susplugas. Premier chapitre d’un projet co-produit avec le Centre d’Art Contemporain d’Istres, c’est sans aucun doute une des expositions les plus intéressantes que l’on puisse voir en ce début de printemps à Marseille.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition

On a récemment pu voir le travail de Jeanne Susplugas à Montpellier dans le cadre de Drawing room 018 où elle était invitée pour un solo show par Under Construction gallery.

Drawing room 018 à La Panacée - Montpellier - Under Construction Gallery - Jeanne Susplugas
Drawing room 018 à La Panacée – Montpellier – Under Construction Gallery – Jeanne Susplugas

Plusieurs de ses œuvres étaient aussi montrée dans La mémoire est l’avenir du passé, une exposition collective proposée par la Galerie Clémence Boisanté et on avait pu vois un Pink House pour La science du désordre dans les locaux de l’agence A+Architecture toujours à Montpellier.
On se souvient également de sa sérigraphie Hair (Tribute to Gordon Matta-Clark) qui attirait singulièrement le regard sur le stand de l’Atelier Tchikebe pendant Art O Rama 2018 au J1.

Jeanne Susplugas - Hair (Tribute to Gordon Matta-Clark), 2010-2018
Jeanne Susplugas – Hair (Tribute to Gordon Matta-Clark), 2010-2018

« Désordre » au Château de Servières rassemble une trentaine d’œuvres où se mêlent installations, vidéos, volumes, dessins, photographies, céramique, sérigraphie et textes lumineux…
Si la majorité des pièces exposées ont été produites ces dernières années (2017-2018), quelques-unes sont plus anciennes (2007-2009). On y retrouve en grande partie les œuvres montrées l’automne dernier dans « Nul besoin de maison pour être hanté » à Paris par Under Construction Gallery.
Sans être une rétrospective, « Désordre » propose une large perspective sur le travail de Jeanne Susplugas. C’est une des plus importantes expositions personnelles qui lui ait été consacrée à Marseille et dans le midi méditerranée.

Le parcours comme l’accrochage sont construits avec beaucoup de précision et de pertinence. À l’évidence, les ambitions annoncées par le texte d’intention sont clairement atteintes :
– Montrer que « la démarche de l’artiste, autour de l’identité et de l’intimité, développe des axes de recherche comme l’addiction, l’aliénation et ce que l’artiste appelle les “distorsions sociales” ».
– S’interroger sur « la place de l’individu dans la société et plus précisément sa place dans l’espace intime de la maison, connectant le corps et l’objet comme deux paramètres qui suggèrent le labyrinthe de l’esprit. »

Les espaces du Château de Servières sont utilisés avec efficacité. Le vaste plateau est opportunément segmenté par deux îlots construits avec quelques cimaises. Ce dispositif permet de créer un parcours labyrinthique, de multiplier les points de vue en alternant les volumes largement ouverts et d’autres, plus réduits. La scénographie joue habilement avec les contraintes du lieu et sait offrir au visiteur d’excellentes conditions pour apprécier les pièces exposées.

Une proposition incontournable !

Le commissariat est partagé par Martine Robin et Catherine Soria, respectivement, directrice artistique du Château de Servières et du Centre d’Art Contemporain d’Istres.

Ceux qui connaissent mal la démarche artistique de Jeanne Suspluglas pourront regarder avec intérêt le portrait que lui avait consacré l’Atelier A réalisé par ARTE Creative et l’Adagp.

À lire, ci-dessous, un compte-rendu de visite, un texte à propos de Jeanne Susplugas emprunté à son site web et une présentation du projet extraite du communiqué de presse.

En savoir plus :
Sur le site du Château de Servières
Suivre l’actualité du Château de Servières sur Facebook
Sur le site de Jeanne Susplugas

Le parcours débute par une courte cimaise qui masque le plateau d’exposition. Logiquement, la première pièce présentée est un mot lumineux qui renvoie au titre de l’exposition. Disorder est en effet le fil rouge de l’exposition qui évoque les désordres de l’être humain.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition

Au revers de celle-ci, Hair (Tribute to Gordon Matta-Clark), une sérigraphie réalisée par l’Atelier Tchikebe montre le portrait de l’artiste, les cheveux écartés en tout sens. Pose-t-elle ici, à travers cette exposition, un regard sur son travail ?

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

À propos de cet hommage à l’artiste américain, Jeanne Suspluglas explique :

« J’ai toujours vu dans le travail de Gordon un lien à son histoire familiale, la gémellité, la séparation de ses parents et de la fratrie, l’éloignement géographique. Couper une maison, c’est couper une famille. C’est aussi donner à voir l’intérieur. Personne ne sait vraiment ce qu’il se passe derrière la porte. »

Peut-on imaginer une meilleure introduction au parcours de ce « Désordre » ?

Dans une première partie labyrinthique, l’accrochage juxtapose et entremêle les pièces de nature et de taille différente autour des deux thèmes majeurs : la maison et l’addiction.

À gauche, un écran diffuse en boucle une série de vidéos regroupées sous le titre « All the World’s a stage » : Les heures remarquables, Ranger sa chambre, Ton corps mon vieux, Les petits indiens

Troublantes histoires des rapports étranges de quatre individus à l’organisation de leurs espaces intimes… La maison est au centre de l’exposition, puisqu’elle est au centre du travail de Jeanne Suspluglas.

Un peu plus loin, L’aspirine c’est le champagne du matin (2009), un « titre aux accents festifs, qui dénonce paradoxalement le caractère déceptif des lendemains qui ne chantent pas forcément », ramène le visiteur vers le centre du dispositif scénographique.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Sur son site, l’artiste souligne à propos de cette pièce : « Cette heureuse expression, derrière ses airs familiers, fait résonner l’addiction parfois inconsciente des médicaments “quotidiens” avec celle de l’alcoolisme, celui dit “festif”, car social, joyeux, et donc forcément non nocif. »

Sur la droite, plusieurs espaces sont ouverts au regard.

Une caisse dont les parois internes sont tapissées de miroirs, renferment une version réduite et impénétrable de sa Peeping Tom’s house (2007). Un impossible déballage ? Arrivée inattendue d’une nouvelle œuvre ? Constat d’état en attente ?

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Au-delà, on croit reconnaître une version de la Base de données littéraires, cet assemblage de modules mobiles entre caisse et malle que Jeanne Susplugas avait en partie réalisé dans le cadre d’un atelier à l’École Nationale des Beaux Arts de Montpellier, en 2014.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Il était alors question d’un projet intitulé House to house – l’équivalent de l’expression française « clou à clou », référence au transport des œuvres d’arts bien connue des artistes et des commissaires et des régisseurs… Cette pièce était alors supposée « accueillir le travail d’autres artistes et faire dialoguer une sélection d’œuvres en écho à la pratique de Jeanne Susplugas ». Mais, elle renvoie aussi à la mobilité, au déménagement et donc aux traumatismes qui peuvent s’y rattacher : séparations, déracinements…

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Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

En face, on découvre trois dessins de la série In my brain. Elle prolonge une pratique participative initiée par Jeanne Susplugas avec des Flying Houses. Pour ces « neuro-portraits », ses interlocuteurs devaient sans réfléchir faire la liste de ce qui leur traversait l’esprit dans l’instant…

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Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

De l’autre côté de cette cimaise, on revient sur la question de l’arrachement avec deux dessins Flying House (P. S.) de 2014 et Flying House (P.) de 2017. Ils appartiennent à une première série participative dans laquelle l’artiste demandait à des personnes « que prendriez-vous si vous deviez quitter votre lieu de vie dans l’urgence avec l’idée de, peut-être, ne jamais y revenir ? »

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Le regard est naturellement dirigé vers un ensemble de trois photographies Tattoo I, II et III (2017). Entre l’image d’un neurone et celle d’un alignement d’arbres, le tatouage sur le dos du personnage au centre évoque la formule chimique d’anxiolytiques appartenant à la classe des benzodiazépines…
Cette image introduit un autre thème récurrent dans le travail de l’artiste, celui de l’addiction dont elle avoue qu’il exerce un curieux mélange de fascination/répulsion sur elle… Depuis La maison malade (1999), médicament et maison sont fortement liés dans sa production artistique.

Au centre de l’espace qui clôt cette première séquence de « Désordre », on découvre une maquette de l’installation All the world’s a stage.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Cette œuvre en carton, modulable et sur roulettes, augmentée des textes de Basile Panurgias et Marie-Gabrielle Duc avait été montré au Centre d’art Le LAIT à Albi, en 2013. Son titre, comme celui de l’exposition à Albi est emprunté à une citation William Shakespeare « Le monde entier est un théâtre », extraite de la pièce « Comme il vous plaira »… Nombre des titres que l’artiste donne à ces œuvres sont des références directes aux ouvrages qu’elle a lus.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Côté champagne, Mind mapping (2017-2019) est directement dessiné sur le mur. Jeanne Susplugas y cartographie de multiples injonctions sociales représentées comme des chaînes latérales autour de noyaux caractéristiques des benzodiazépines…

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Un peu plus loin, on remarque une inquiétante et énigmatique photographie. Un peu oppressante, Mask (2009) « fait référence à un monde aseptisé, clinique et aliéné ».

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

En face, une autre image mystérieuse, Corridor (2009), semble faire obstacle au visiteur. Macrophotographie de l’intérieur d’une boîte de médicaments, Jeanne Susplugas dit à son propos qu’elle « fait le lien entre l’intérieur et l’extérieur, le désordre physique et psychique… » (Entretien pour la revue en ligne TK-21)

Pour atteindre la seconde partie de l’exposition, il faut pénétrer dans un étroit couloir où sont suspendus trois assemblages de sphères tapissées de miroirs : Disco Ball (Ether), Disco Ball (Chloroforme) Disco Ball (Alprazol).

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Si elles évoquent immanquablement les boules à facettes des boîtes de nuit, ces sculptures reprennent aussi la structure chimique d’anesthésiques et d’un anxiolytique utilisés comme drogues et psychoactifs…

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Ceux qui refusent de passer par les états troublés de l’action combinée de la « fête » et du médicament peuvent emprunter un étroit passage qui conduit à une salle où s’est échouée une maison entourée d’objets surdimensionnés auxquels elle est reliée… On y distingue, entre autres, un réveil-matin, un couteau suisse, un revolver, un poing américain, un sac de voyage, une clef de voiture, un maillot de bain…

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Cette adaptation d’un dessin de la série des Flying House était suspendue à la Maréchalerie de Versailles pour « At home she’s a tourist », en 2017. Sans avoir trouvé un espace à sa dimension, elle semble ici au repos… Elle devrait reprendre son envol à la chapelle Saint-Sulpice à Istres, du 30 avril au 5 juin prochain pour « Disorder in the House » dans le cadre du deuxième volet de ce projet.

Une salle entière est dévolue à une longue table immaculée couverte de céramiques blanches : Nature morte (2015-2017). À propos de cette pièce, Jeanne Susplugas confiait à la revue TK-21 : « [C’est] une installation évolutive qui pourra s’enrichir au fil du temps. D’apparence très classique, on note cependant qu’elle comporte des objets singuliers – entre nature morte et vide poche. Sur une table sont disposées des corbeilles, une carafe, une ampoule basse tension, un petit couteau, mais aussi, glissés ça et là, des blisters de médicaments. J’avais remarqué que beaucoup de gens posaient leurs médicaments dans leur corbeille de fruits. J’ai commencé, il y a une quinzaine d’années, une série photo de ces dernières. Puis ces images se sont transformées en sculptures… »

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Un peu plus loin, un espace du château de Servières est aménagé en salle de projection. Une fois passé Door of serenity (2007) où se découpe dans cette porte capitonnée de cuir blanc une forme géométrique correspondant à la formule schématisée du Bromazepam, on peut voir Iatrogène, un film tourné en 2007 au Café de Flore sur un texte commandé à Marie Darrieussecq.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Sous la forme d’une conversation entre amis, aux allures de rendez-vous d’intellectuels, on y assiste à une discussion étrange sur les médicaments et leurs effets indésirables…

Le parcours se termine dans la longue salle, souvent difficile à occuper, au fond de l’espace du côté de la ligne de chemin de fer. Trois pièces y sont présentées.

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

À gauche, une boucle vidéo de 20 secondes où on retrouve la comédienne Manesca de Ternay qui répète continuellement « There’s no place like home ».

Cette citation extraite du Magicien d’Oz (Il n’y a pas de meilleur endroit que chez soi) finit par devenir terriblement inquiétante…

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Au centre, dans une niche sous la fenêtre, Jeanne Susplugas a choisi de placer une installation de sa série Containers (N.A.), 2017 qui se développe ici sur des flacons de verre. On peut lire la phrase suivante : « J’ai pris un quart de Lexomil, ça ne suffit pas. Je prends un truc pour vraiment dormir. »

Elle en rapporte ainsi l’origine : « J’ai débuté cette série en 2007 lors d’un séjour à New York. Elle est inspirée des “containers” américains, flacons donnés dans les pharmacies avec le nombre exact de comprimés requis pour un traitement. Sur ceux-ci sont inscrits le nom du patient, du médecin, du médicament… Ce sont de véritables partitions. Ceux qui ont les clés peuvent lire une partie de l’intimité d’une personne. Du coup, j’ai eu envie de raconter des histoires. J’ai remplacé les noms de médicaments par des mots qui une fois assemblés forment des phrases.
(…) Elles sont issues d’une collecte que je réalise depuis plus de quinze ans au fil de mes lectures. Je les collectionne et les archive. C’est ma “base de données littéraires” matérialisée, entre autres, par une installation éponyme, entre bibliothèque et caisse de transport, malle de voyage ».
Si parfois l’auteur de la citation est identifié (Les Eagles, Christos Tsiolkas, Frédéric Beigbeder…), ici (N.A.) reste inconnu…

Jeanne Susplugas - Désordre au Château de Servières - Vue de l'exposition. Photo En revenant de l'expo !
Jeanne Susplugas – Désordre au Château de Servières – Vue de l’exposition. Photo En revenant de l’expo !

Sur la gauche, on découvre la dernière pièce de l’exposition : Thinking outside the box (2018), où un ensemble de neurones semble s’être échappé de leur boite crânienne ou plus précisément de leurs hémisphères cérébraux…

Au cœur du désordre

Dans le cadre d’un projet en partenariat avec le Château de Servières, qui s’inscrit dans des actions sur le territoire de la métropole Aix Marseille, deux expositions se déclinent en deux chapitres successifs présentant le travail de l’artiste Jeanne Susplugas.

Un commissariat partagé donne sa place, dans le réseau Marseille expo, à un projet connecté, co-élaboré et complémentaire pensé pour chaque lieu avec une scénographie in situ.

La démarche de l’artiste, autour de l’identité et de l’intimité, développe des axes de recherche comme l’addiction, l’aliénation et ce que l’artiste appelle les « distorsions sociales» prenant des formes multiples telle l’installation, la vidéo, le volume, le dessin ou l’écriture de lumière.

Jeanne Susplugas interroge la place de l’individu dans la société et plus précisément sa place dans l’espace intime de la maison, connectant le corps et l’objet comme deux paramètres qui suggèrent le labyrinthe de l’esprit. Ses dispositifs plastiques nous amènent à cheminer dans notre quotidien épinglant nos comportements, nos peurs, nos habitudes.

Ce qu’elle suggère, ce que l’on ressent nous renvoient à nous même distillant une étrange inquiétude au monde, au sein d’une architecture, de boîtes ou bien encore de cocons de lumière qui sont autant de refuges et d’espaces familiers qui évoque l’enfermement.

(extrait du site http://www.susplugas.com/Biography)

Née à Montpellier. Vit à Paris, France.

Engagée, la démarche de Jeanne Susplugas s’en prend à toutes les formes et toutes les stratégies d’enfermement. Elle n’a de cesse d’interroger les relations de l’individu avec lui-même et avec l’autre, face à un monde obsessionnel et disfonctionnel. Elle explore différents médiums pour créer une esthétique singulière, séduisante en apparence mais vite inquiétante et grinçante. Un travail très cohérent et précis qui met le regardeur face à des sensations contradictoires – troublé et rassuré, inquiet et serein.

Son travail a été largement montré en France et à l’étranger.
Des expositions monographiques lui ont été consacrées dans des lieux tels la Emily Harvey Foundation à New York, la Maréchalerie centre d’art à Versailles, au Musée en plein air du Sart Tillman à Liège, au Centre d’art Le Lait à Albi, à la Magacin gallery de Belgrade, à la Chapelle de la Visitation-Centre d’art à Thonon les Bains, au Wyspa Institut of Art à Gdansk, au CAB-Centre d’Art Bastille à Grenoble, à La Piscine-Musée d’Art et d’Industrie à Roubaix, au MOCCA de Toronto.

Son travail a aussi été montré dans de nombreuses expositions collectives : à la Villa Medicis à Rome, au Palazzo delle Papesse à Sienne, au Palais de Tokyo à Paris, au Fresnoy National Studio, au Musée d’Art Moderne de St Etienne, au Musée de Grenoble, au Shanghai 21st Century Minsheng Art Museum, à la maison rouge-fondation antoine de galbert à Paris, au FRAC Haute-Normandie, à la Margaret Lauwence gallery de Melbourne, à la Marymount Manhattan College Hewitt Gallery à New York, à Art in General à New York…
Elle a aussi participé à des évènements internationaux comme la Biennale d’Alexandrie en Egypte, Nuit Blanche à Paris, Constellation (pré-ouverture du Centre Pompidou-Metz), Dublin-Contemporary, à l’International Videonale à Detroit, au Dashanzi International Art Festival, à SOS 48 (Festival Internacional de Accion Artistica) à Murcia, au KW à Berlin, au Domaine de Chamarande…

Ses films ont été présentés lors de festival tels Hors Pistes (Centre Pompidou, Paris), Locarno International Festival, Miami International Festival, Festival Images à Vevey (S), Les Instants Vidéos à Marseille ou Les Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid.

Des articles lui ont été consacrés dans des revues et quotidiens tels Art Press, Art in America, The New York Times, Le Monde, Le Figaro, Flash Art, L’oeil, Beaux-Arts Magazine, BT, Corona Boreal, M le Magazine du Monde, Le Quotidien de l’art, La Libre Belgique, Dare, etc.

Nominée pour différents prix, elle reçoit le prix Opline en 2013 (nominée par ORLAN), le prix d’art contemporain Philips-Artsper en 2015 ainsi que le soutien de la Fondation Villa Seurat en 2018.

Sélection d’expositions:

Nul besoin de maison pour être hanté, Under Construction gallery, Paris, 2018
Sur le fil, Espace Usanii – Art contemporain, Nevers, 2018
Living in my head, Galerie Valérie Bach/La Patinoire royale, Brussels, 2018
Rock the house, LeSalonReçoit, Toulouse, 2018
She’s lost control again, Le CAB – Centre d’Art Bastille, Grenoble, 2017
At home she’s a tourist – Chapter I, La Maréchalerie, Versailles, 2017
Pharmakon, Galerie Iragui, Moscou, 2016
Distorsions, Galerie Valérie Bach/La Patinoire royale, Brussels, 2015
On the wagon, Ecole Supérieure des Beaux Arts, Montpellier, 2014
Monkey on back, Musée en plein air du Sart Tillman, Liège, B, 2014
Opening night, Emily Harvey Foundation, New York, 2014
House to house II, Pioneer works, Brooklyn, 2014
All the world’s a stage, Le Lait-Art Center, Albi, F, 2013
Sous influences, La maison rouge-Fondation Antoine de Galbert, Paris, 2013
Festival Images, Vevey, Suisse, 2012
Le beau est toujours bizarre, FRAC Haute-Normandie, 2011
Omega, Margaret Lawrence gallery, Melbourne, Australie, 2009
Variation & revision, Marymount Manhattan College Hewitt Gallery, New York, 2009
Home, Maison des Arts, Malakoff, F, 2009
Constellation, pré-ouverture du Centre Pompidou-Metz , 2009
Mobile archive, Art in General, New York, 2009
Side effects, Wyspa Institut of Art, Gdansk, P, 2007
Expiry date, Centre d’art contemporain Passages, Troyes, F, 2007
Dependence, MOCCA (Museum of Contemporary Canadian Art), Toronto, 2003
Hypocondriaque, Mizuma Art Gallery, Tokyo, 2003.

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