Tjeerd Alkema – « Antiquités (les) Sont toujours de fabrication moderne » au Frac Occitanie Montpellier et à la galerie AL/MA

Du 8 juin au 31 août 2019, le Frac Occitanie Montpellier et la galerie AL/MA présente une importante exposition consacrée à Tjeerd Alkema, un des acteurs du groupe ABC Productions – avec Jean Azémard, Vincent Bioulès et Alain Clément – qui fut à l’initiative de « 100 artistes dans la ville » en mai 1970.

On sait que le Mo.Co, Nicolas Bourriaud et la Ville de Montpellier ont choisi de transformer la ZAT # 13 en un événement inspiré de celui de 1970 et d’en reprendre le titre pour accompagner l’inauguration de l’Hôtel des collections, élément majeur du Mo.Co. Montpellier Contemporain

Le rêve de la fileuse - trois collections en dialogue au Musée Fabre - Tjeerd Alkema, Autre Porte, Ruban de Moebius coupé et anamorphosé, 1994 - 2009
Le rêve de la fileuse – trois collections en dialogue au Musée Fabre – Tjeerd Alkema, Autre Porte, Ruban de Moebius coupé et anamorphosé, 1994 – 2009

Après une première initiative commune avec la superbe exposition consacrée à Jean Azémard au printemps 2014, Marie-Caroline Allaire-Matte, directrice de la Galerie AL/MA et Emmanuel Latreille, directeur du Frac Occitanie Montpellier collaborent une nouvelle fois pour ce projet autour de l’œuvre de Tjeerd Alkema.

Le titre ironique choisi pour cette double exposition « Antiquités (les) Sont toujours de fabrication moderne » est emprunté au Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert.

Vue de l’atelier de Tjeerd Alkema, 2019
Vue de l’atelier de Tjeerd Alkema, 2019

Dans son texte de présentation Emmanuel Latreille brosse à grands traits ce que devrait montrer cette proposition :

« Les deux expositions au Frac et à AL/MA offriront un panorama riche des productions de Tjeerd Alkema, avec certaines pièces cardinales dans son parcours (dont le Disque blanc de 1982, collection du Frac OM, déclinaison du mur “anamorphosé” de la Galerie Medamothi à Montpellier en 1981). Des premières installations des années 1960 aux sculptures anamorphiques qu’il n’a cessé de perfectionner depuis le début des années 1980, des trop méconnus films Super 8 des années 1970 aux dernières déclinaisons sculpturales reprenant la technique du coffrage, ou encore des superbes dessins au crayon aux variations en métal sur le “cube de Necker” des années 2000, tout le panel des moyens mis en œuvre par l’artiste pour interroger notre représentation de l’espace sera déployé ».

On attend avec beaucoup d’impatience la découverte de « Antiquités (les) Sont toujours de fabrication moderne ».

Chronique à suivre après le vernissage vendredi 7 juin à 18h30.

Dans le cadre de l’exposition Vincent Bioulès, le musée Fabre devrait exposer une des sculptures anciennes de Tjeerd Alkema, montrée lors de la manifestation « 100 artistes dans la ville » en 1970, et un film historique en Super 8 tourné lors de cet événement.

Hommage à ABC Productions et à Support-Surface au Musée Fabre. Au premier plan Sans titre (Nocturne), 1970-2018 de Tjeerd Alkema
Hommage à ABC Productions et à Support-Surface au Musée Fabre. Au premier plan Sans titre (Nocturne), 1970-2018 de Tjeerd Alkema

À lire, ci-dessous, la présentation du projet par Emmanuel Latreille et un texte très intéressant de Marie Cantos qui accompagnait l’exposition Dessins de Tjeerd Alkema en 2014 à la Galerie AL/MA.
On reproduit également les repères biographiques et la liste des œuvres qui seront exposées. Ces documents sont extraits du dossier de presse.

En savoir plus :
Sur le site de Tjeerd Alkema
Sur le site du Frac Occitanie Montpellier
Sur le site de la Galerie AL/MA
Suivre l’actualité du Frac Occitanie Montpellier sur Facebook
Suivre l’actualité de la Galerie AL/MA sur Facebook


Antiquités (les) Sont toujours de fabrication moderne.
Gustave Flaubert – Dictionnaire des idées reçues.

Le Frac Occitanie Montpellier, en partenariat avec la galerie AL/MA, s’engage dans une double exposition de Tjeerd Alkema, qui vit et travaille à Nîmes.
Quittant les Pays-Bas pour venir habiter Montpellier en 1963, à l’âge de vingt ans, il a élaboré une œuvre qui, tout en relevant principalement du domaine sculptural, compte aussi une importante production graphique, mais également des réalisations photographiques et filmiques. La raison de cette diversité de moyens paraît résider dans l’enjeu central de la recherche d’Alkema : l’espace. Rendre compte de la façon dont celui-ci procède d’une élaboration à la fois corporelle (perceptive) et technique, est le cœur de cette œuvre rigoureuse dans laquelle l’implication subjective et l’expérimentation objective sont étroitement liées.

Habile beauté (L'art comme processus) au Frac Languedoc-Roussillon. Vue de l'exposition.Tjeerd Alkema, Alighiero Boetti, Simon Starling, Rolf Julius, Graham Gussin
Habile beauté (L’art comme processus) au Frac Languedoc-Roussillon. Vue de l’exposition.Tjeerd Alkema, Alighiero Boetti, Simon Starling, Rolf Julius, Graham Gussin

Dans le processus créateur comme dans le processus interprétatif des œuvres d’Alkema, le sujet se trouve confronté à un objet qui offre autant l’illusion d’une représentation spatiale unique que le sentiment d’une infinité de points de vue changeants, dans un éclatement vertigineux de la forme. Que ce soit les sculptures en bois et en plâtre (et parfois en résine), les dessins à la craie colorée, puis au crayon à partir de 2005, ou les montages photographiques et vidéographiques, toutes ses pièces font osciller celui qui les expérimente entre la promesse d’une « identité » contrôlée (manifestée par une image géométrique parfaite) et la dispersion du même objet selon une dynamique projective allant dans toutes les directions. Comme si toute forme, tout objet mais aussi tout « corps » pouvait résulter d’une construction représentative unique et cohérente, mais aussi d’une infinité de projections non convergentes.

Les deux expositions au Frac et à AL/MA offriront un panorama riche des productions de Tjeerd Alkema, avec certaines pièces cardinales dans son parcours (dont le Disque blanc de 1982, collection du Frac OM, déclinaison du mur « anamorphosé » de la Galerie Medamothi à Montpellier en 1981). Des premières installations des années 1960 aux sculptures anamorphiques qu’il n’a cessé de perfectionner depuis le début des années 1980, des trop méconnus films Super 8 des années 1970 aux dernières déclinaisons sculpturales reprenant la technique du coffrage, ou encore des superbes dessins au crayon aux variations en métal sur le « cube de Necker » des années 2000, tout le panel des moyens mis en œuvre par l’artiste pour interroger notre représentation de l’espace sera déployé.

Tjeerd Alkema - Cube de Necker, 2012 - Photo T.Alkema
Tjeerd Alkema – Cube de Necker, 2012 – Photo T.Alkema

Pour Tjeerd Alkema, le sentiment de la spatialité paraît bien relever d’une remémoration. Ainsi faut-il comprendre le titre ironique de cette exposition, proposé par l’artiste citant le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert :
« Antiquités (Les) Sont toujours de fabrication moderne ». Ni le sentiment du présent, ni le fantasme de l’immédiateté, ne peuvent échapper à la temporalité. L’espace n’est jamais une dimension qui se résume à l’instant sensible, il est une représentation résultant d’une superposition d’innombrables strates, convergentes ou divergentes. La fonction de l’art est de les rendre perceptibles, et de suggérer la dynamique qui les inscrit dans notre corps. Ainsi, l’expérience artistique est l’occasion de saisir combien la perception la plus « courante » est fondée sur une mémoire, comme celle qu’offrent (contrairement aux « idées reçues ») les antiquités.

Outre son travail personnel, Tjeerd Alkema a été également l’instigateur en 1970 à Montpellier, de la manifestation « 100 artistes dans la ville », organisée par le groupe ABC Productions (Alkema-Azémard-Bioulès-Clément). À l’occasion de l’hommage rendu 49 ans plus tard à cette initiative, une de ses sculptures anciennes, montrée lors de la manifestation d’origine, et un film historique seront présentés au Musée Fabre en relation avec l’exposition personnelle de Vincent Bioulès.

Emmanuel Latreille
Directeur du Frac Occitanie Montpellier

« Je hais les carrés » écrivit un jour Tjeerd Alkema : « quatre lignes égales, deux horizontales, deux verticales, quatre angles de 90 degrés ».
Sous sa plume, l’horizontalité devient « la position paresseuse de l’eau d’une mare aux canards par un jour silencieux », la verticalité, « la pluie qui tombe »(1). Nous sommes en 1986 et cela fait quelques années déjà que l’artiste s’amuse à distordre l’ordonnancement géométrique du monde.

Tjeerd Alkema à la galerie ALMA , 2014 02
Tjeerd Alkema à la galerie ALMA , 2014 02

Un monde sacrément de biais : des trapèzes et des ellipses en lieu et place des surfaces carrées et rondes dont on était pourtant certains de s’être entouré(2)… Si Jan Dibbets opère des « corrections de perspective » afin de redresser ces dangereux penchants(3), Tjeerd Alkema s’attèle quant à lui à la réalisation d’anamorphoses en volume, rares voire inédites – quoique s’inscrivant dans une longue généalogie de réflexions et d’expérimentations architecturales(4). Plus encore : il élabore de véritables paradoxes sculpturaux dont on peut, tout à la fois, affirmer et contester les propriétés. Par exemple : ses volumes ont un point de vue idéal, celui où l’on distingue un carré, ET n’ont pas de point de vue idéal : comment pourrait-on jouir du plaisir de trouver le carré sans avoir auparavant éprouvé tous les autres agencements de lignes ?

Tjeerd Alkema, Albi,1988, craie sur papier, collection du Musée Fabre
Tjeerd Alkema, Albi,1988, craie sur papier, collection du Musée Fabre

C’est là l’intérêt de la démarche, qui commence où s’arrête généralement celui de l’anamorphose. « L’anamorphose n’est pas l’aberration où la réalité est subjuguée par une vision de l’esprit. Elle est un subterfuge optique où l’apparent éclipse le réel(5). » Or, le visiteur est invité à faire le tour dudit « subterfuge optique » et ne peut donc laisser quoi que ce soit « éclipser le réel ». L’anamorphose assigne habituellement un point de vue unique au visiteur ; un pas de côté et l’image éclate en une myriade de surfaces et / ou de lignes. Ici, les pas de côté déforment les volumes mais portent rarement atteinte à leur intégrité. Il arrive que ceux-ci se réduisent à quelques lignes, lorsqu’on les observe de tel ou tel endroit, mais ils reprennent toujours corps, de tel ou tel autre(6). Il est donc spéculaire des Ambassadeurs de Hans Holbein (1553) que des installations de Felice Varini, hautement recommandé de s’essayer aux pas de côté(7). Car il ne s’agit pas (uniquement) de déterminer l’exact emplacement où se tenir mais bien de mettre en branle la machine à écarteler la forme. Quoi de plus jouissif que de devenir la manivelle qui, en tournant (autour de l’oeuvre), transforme, par exemple, un cube de Necker en un improbable cube-ruban de Moebius puis en un espace noeud-papillon digne d’un René Daniëls ? Mais, comme souvent avec les manivelles, aller en sens inverse s’avère difficile… Evidemment, le visiteur peut opérer tous les déplacements qu’il souhaite ; sa perception du volumepiège est cependant modifiée par la compréhension de sa forme globale. Les sculptures torves de Tjeerd Alkema révèlent ainsi les relations conflictuelles entre l’oeil et le cerveau qui, le « subterfuge optique » découvert, ne parviennent plus à travailler de concert.
Elles mettent en scène une sorte de feuilletage du réel où le visiteur prend conscience de son incapacité à se représenter son environnement comme un continuum spatiotemporel et semble traverser une suite d’images créant l’illusion de la profondeur. On ne s’étonne guère d’apprendre que l’artiste a, un temps, troqué la sculpture contre la photographie et le film(8). Il y a quelque chose d’éminemment cinématographique dans la production ainsi que la réception de ces œuvres. Où il est question de point de vue mais aussi, et surtout, de séquençage et de déplacement.

On se souvient alors de ce travelling latéral, tourné en Super-8 dans Montpellier, littéralement découpé en tranches : seules les perspectives vers les rues perpendiculaires avaient été filmées, apparaissant comme des flashs, l’écran sombre des façades de la rue où progressait l’artiste ayant été coupé au tournage(9). Une autre manière de dire l’incapacité à faire le point. Qu’il soit logique, sémantique ou pragmatique, le paradoxe possède une valeur quasi heuristique : celle de souligner les incohérences d’un raisonnement ou d’une situation. L’anamorphose devient ainsi une « perspective dépravée » par « une démonstration logique de ses lois(10) » – une démonstration trop logique. Cette valeur heuristique du paradoxe (qui ne se limite pas à la seule anamorphose chez Tjeerd Alkema, a fortiori dans les séries de travaux récents) s’ajoute ici à la dimension spéculative du dessin. Dessiner, « c’est comme jouer aux échecs avec soi-même » : « on gagne et on perd en même temps(11) ».

Il est d’autant plus intéressant d’observer les dessins de l’artiste que celui-ci place au coeur de son travail l’interrogation sur la perception et la représentation des formes dans la troisième dimension. Et la quatrième, puisque l’œuvre s’appréhende dans la durée. Même les vues d’exposition prises depuis le point de l’œil surprennent par leur bizarrerie et continuent de surprendre ceux qui ont pu en faire l’expérience physique. Les perspectives allongées, raccourcies, légèrement voilées ou rectifiées, voire complètement recomposées s’insèrent mal dans l’espace photographié. Là où l’œil et le cerveau se trouvaient, dans l’espace réel, aiguillonnés par le corps, ils butent sur ces vues qui ne peuvent qu’évoquer des collages ou des photomontages. Merci Jan Dibbets, impossible de corriger la perspective ! Les dessins, en revanche, réarticulent entre elles les différentes dimensions. Paradoxalement, pourrait-on ajouter. En se confrontant à la planéité du papier, le sculpteur rend au visiteur la clef de l’énigme.

 

Tjeerd Alkema - Sans titre (Alkema-Vredeman), 2019 - Photo T.Alkema
Tjeerd Alkema – Sans titre (Alkema-Vredeman), 2019 – Photo T.Alkema

Peut-être parce qu’il la forge aussi par cette opération. Certainement même… mais pas seulement. On est frappé par la qualité formelle de ces dessins où se lit en un regard l’enjeu d’une pièce ou d’une installation : les difficultés rencontrées, l’inscription dans l’espace, les déplacements façon cubisme analytique. Mais plutôt : des grands formats, des esquisses au pastel et à la craie grasse, de la couleur, une poldérisation de l’espace bidimensionnel par collage additionnel de bouts de papier.

Quelques estompes pour cacher les erreurs de tracé, quelques fantômes de nombres et de traits gommés. Plus généralement, les perspectives en ont, de la perspective.

Et les dimensions sont griffonnées avec moult largesses comme la note sur le papier d’emballage chez le boucher. De joyeuses scènes de crime où l’on tord le cou à l’orthogonalité, ainsi qu’à l’opticalité qui rôde toujours dans le coin – et vice versa. Il y a de la facétie là aussi, comme dans les textes et les réalisations de Tjeerd Alkema. Beaucoup de sérieux, et de la facétie.

Ne nous laissons donc pas abuser. Ces grands formats s’apparentent, pour le sculpteur, au tableau noir (d’où l’utilisation du pastel et de la craie grasse) ou, plus précisément, au paperboard. Ils sont projectifs voire prospectifs. Cette nouvelle exposition de dessins à la galerie AL/MA montre, en outre, des dessins de types et d’époques différentes. Le visiteur familier du travail de l’artiste reconnaîtra quelques-uns des dessins préparatoires de l’installation Casino à la Fondation Miró à Barcelone (1983) ou d’une sculpture réalisée à la Villa Médicis, à Rome.

Les premiers se déchiffrent aisément quand les seconds rendent compte du processus de travail, chaque planche offrant une déformation différente, jusqu’au dessin synthétisant l’ensemble des directions auxquelles sera soumise la sculpture. On retrouve la même obstination, rigoureuse et éclairée, dans les dessins de recherche pour des projets encore jamais réalisés (le cylindrespirale de 1985 ou la spirale-conque de 1988) et dans les dessins récents, de plus en plus analytiques, complexes, architectoniques. Tjeerd Alkema y met littéralement à plat ce que ses volumes nous incitent à penser : ce que vous voyez est ce que vous voyez et ce que vous voyez n’est pas ce que vous voyez.

Sur nombre de ces dessins, le point de fuite se trouve hors de la feuille. Rien que de très courant, certes. Un détail. Un détail des plus significatifs cependant, qui permet de résoudre les paradoxes(12) par différenciation des niveaux ou des registres : de langage, de représentation ou, encore, de dimension. Un détail, enfin, auquel l’artiste remédie parfois comme sur ce dessin préparatoire à une sculpture datant de 1988, intitulée U ou Arc de Triomphe (qui se trouve dans les collections du FNAC) : une partie des projections sortant du cadre de la feuille, un morceau de papier a été ajouté afin de permettre de poursuivre le schéma.

Ce simple raccord en dit long sur le lien entre le dessin et le volume. Il ouvre le cadre et en casse l’orthogonalité, de la même manière que l’anamorphose. Et cette ouverture renvoie également à la mise en mouvement du visiteur. Le dessin n’est plus un simple dessin, il devient un espace.

Marie Cantos

1 Tjeerd Alkema, « De l’émotion (Rome, septembre – Nîmes, décembre 1986) », reproduit in : Cat. expo. Tjeerd Alkema, Ivry-sur-Seine, Le Crédac,
1990, p. 9.
2 « Tout est anamorphose » ironise Felice Varini : « Cette table, par exemple, je sais que c’est un rectangle, mais placé où je suis, je ne sais même
pas si je vois un trapèze… » (« Felice Varini : Sept droites, cinq triangles. Entretien avec Odile Dorkel », Area revue) (n° 6, « Leurres, anamorphoses et
autres petits mensonges », décembre 2003, p. 150.)
3 Série initiée dès 1967.
4 On pense notamment à Francesco Borromini que Richard Serra convoquait encore récemment en interview et, surtout, qui constitua une importante
découverte pour Tjeerd Alkema lors de son séjour à Rome, à la Villa Médicis, en 1985 et 1986.
5 Jurgis Baltrušaitis, Anamorphoses ou Thaumaturgus opticus : les perspectives dépravées (2), Paris, Flammarion, Coll. « Champs », 1996, p. 7.
6 En ce sens, les anamorphoses de Tjeerd Alkema se rapprochent davantage de l’anamorphose spéculaire des Ambassadeurs de Hans Holbein (1553)
que des installations de Felice Varini.
7 Tjeerd Alkema n’a-t-il pas plusieurs fois réitéré vouloir « faire marcher le spectateur » dans tous les sens du terme ?
8 De 1970 à 1980 environ.
9 Rues de Montpellier, 1975.
10 J. Baltrušaitis, op. cit., p. 7.
11 T. Alkema, « Aquarelle du dimanche (dimanche 12 décembre 1982) », reproduit in : cat. expo. Tjeerd Alkema, op. cit., p. 5.
12 Lesquels découlent d’une contradiction, génèrent une impossibilité à choisir entre les termes opposés et se caractérisent par une autoréférentialité
qui sied parfaitement à tout un pan de la création contemporaine

Tjeerd Alkema est né en 1942 à Harlingen, Pays-Bas. Il vit et travaille à Nîmes.

Le rêve de la fileuse - trois collections en dialogue au Musée Fabre - Tjeerd Alkema et Emmauel Latreille
Le rêve de la fileuse – trois collections en dialogue au Musée Fabre – Tjeerd Alkema et Emmauel Latreille

Sculpteur d’origine hollandaise, Tjeerd Alkema vit en France depuis 1963. Formé à l’Ecole des Beaux-Arts de La Haye, puis à celle de Montpellier, il a orienté progressivement ses recherches vers des créations monumentales en utilisant un procédé que l’on pourrait assimiler, en simplifiant, à celui de l’anamorphose. En imprimant à ses volumes, des rotations déformantes, selon de strictes règles de perspective, il multiplie les angles de vue et les possibilités d’interprétation du regardeur. Si l’anamorphose joue sur les illusions de la perception, les perspectives construites par Tjeerd Alkema ont chacune leur nécessité. Il n’y a d’«objet» que comme une unité virtuelle de cette multiplicité réelle de points de vue. Il rend ainsi le spectateur actif, l’incitant à évoluer autour de l’oeuvre, questionnant sans cesse autant la forme et les règles dont elle serait issue que la durée du regard qui, à la fois, la perçoit et la perd.

ABC Productions

En 1969, il crée le groupe ABC Productions avec Jean Azémard, Vincent Bioulès et Alain Clément. Le groupe organise, en mai 1970, la manifestation « 100 artistes dans la ville » qui se déroule dans divers lieux à Montpellier, «en liaison avec les réflexions du groupe Supports/surfaces sur les modes de lecture d’une oeuvre et sur sa diffusion». L’objectif du groupe est de montrer l’incapacité des structures traditionnelles de diffusion de l’art face à l’art contemporain.

Sans titre, 1967 – Bois, néon, bâche au sol – 350 x 130 x 20 cm environ.
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2019 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2018 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2018 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Alkema-Vredeman), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Sculpture «chinoise»), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Sculpture «chinoise»), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Sculpture «chinoise»), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Sculpture «chinoise»), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre (Sculpture «chinoise»), 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre, 2017 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre, 2017 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre, 2017 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre, 2017 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Sans titre, 2016 – Graphite sur papier – 50 x 65 cm
Disque blanc, 1982 – Ciment, bois, roulettes, briques, craie, fer, béton et plâtre
135 x 160 x 357 cm – Collection Frac OM
Naines blanches I à IV, 1995-2019 – 4 sculptures en bois et plâtre – 170 x 40 x 70 cm
Cube de Necker, 2013 – Métal, peinture minium orange – 70 x 32 x 40 cm
Cube de Necker, 2013 – Métal, peinture minium orange – 70 x 40 x 40 cm
Cube de Necker, 2013 – Métal, peinture minium orange – 50 x 70 x 45 cm
Cube de Necker, 2013 – Métal, peinture minium orange – 70 x 40 x 40 cm
Cubes de Necker, 2012 – Fer – 80 x 75 x 4O cm
Cubes de Necker, 2012 – Fer – 80 x 50 x 80 cm
Projet pour une sculpture anamorphose non réalisée, 1980 – Craie sur papier – 113 x 150 cm
Sans titre, 1983 – Craie sur papier – 124 x 125 cm
Cube, 2014 – Bois, peinture, plâtre – Socle 46 x 66 x14 cm et sculpture 68 x 47 x 15 cm
Sans titre, 2014 – Graphite et crayon de couleur sur papier, 115 x 84 cm
Séléction de films Super-8 – 1972-1977
90 rues, 1972-1973, film Super-8, 10’
Aller-retour, 1974, film Super-8, 14’25
La pelle, 1976, film Super-8, 1’
Miroir, 1975, film Super-8, 4’45’’
Soleil, 1976, film Super-8, 1’30
La cour, 1977, film Super-8, durée 2’39
Spirale P.O, 1976-film Super-8, durée 5’18
10 000 pas, 1972-1973, film Super-8, durée 9’24
Tjeerd Alkema à Medamothi, 1980 – 45 tours

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