Pour l’ouverture de son nouvel espace d’exposition, la Galerie Béa-Ba rend hommage Jean-Louis Delbès, une des figures emblématiques de la scène artistique marseillaise à la fin du XXe siècle.
Nombreux·euses sont celles et ceux qui gardent le souvenir du travail de Delbès et de l’importante rétrospective organisée conjointement par le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Galerie des Grands Bains-Douches – Art-cade, la Friche la Belle de Mai et la Galerie du Tableau en 2017.
Cet hommage, imaginé avec la collaboration de ses deux filles – Andréa et Léa Delbès – est particulièrement attendu par les amateurs, les critiques et les collectionneurs. L’accrochage devrait se construire à partir d’une sélection de peintures, d’œuvres sur papier et de quelques volumes de la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2000.
Chronique éventuelle à suivre après la découverte de du nouvel espace de la Galerie Béa-Ba au 25 rue Consolat dans le deuxième arrondissement.
Vernissage le jeudi 30 janvier de 18 h à 21 h. L’exposition sera ensuite visible jusqu’au 8 mars 2025 du jeudi au samedi et tous les premiers mercredi de 14 h 30 à 18 h 30.
Pour celles et ceux qui ne seraient pas familiers avec l’œuvre de Jean-Louis Delbès, on reproduit ci-dessous un texte de l’artiste de juin 2000 et quelques repères biographiques. Ces documents sont extraits du dossier de presse.
En savoir plus :
Sur le site de la Galerie Béa-Ba
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« Mes idées opèrent par réseaux, par flux, comme machine de visions, d’une vision
d’espace indéterminés et contradictoire.
La question n’est pas de savoir quoi peindre, mais comment.
Il s’agit d’expérimenter un rapport conflictuel et éloquent avec la surface, d’exiger un
détraquement du temps, d’évacuer les dimensions usuelles, de dilater les perceptions.
Dans ce «hors nous» je prends le risque de l’obscurité. Ce qui est la cause, la genèse, se
situe en dehors du tableau, en dehors du cadre.
Ici la lumière est sans source, de sorte qu’elle fait accepter des solides en cours de
disparition. La lumière éclaire sans expliquer, cette altération d’origine accélère la
friction des antagonismes.
Une distance sépare toujours l’initial de l’idée et son résultat.
Cette interprétation rend ainsi autonome le crédit que l’on a pour parler de la
conscience d’une réalité ou de sa propre faillite.
Mes intentions ne sont que des intermédiaires, comme pour donner une chance à autre
chose d’apparaître.
Susciter le décentrement, la prolifération, le débordement. »
Jean-Louis Delbès, juin 2000
Repères biographiques :
Jean-Louis Delbès est né le 12 août 1954 à Marseille.
En 1975, il entre à l’école des Beaux-Arts de Marseille où il obtient le Diplôme national supérieur d’expression plastique en 1980 sous la direction de François Bret. Parmi ses enseignants, il y a eu Tony Grand, Christian Jaccard, Joël Kermarrec et Claude Viallat.
C’est lors de ses études qu’il rencontre Richard Baquié, Judith Bartolani, Pierre Chanoine, Christian Janni, Piotr Klemensiewicz, Serge Navetat, Sylvie Reno, Gilles Traquini et Brigitte Ricard avec qui il se liera d’amitié, ainsi que Bernard Boyer et Michèle Sylvander.
L’année de son diplôme, il assiste Hans Hartung à Antibes.
En 1981, il crée avec Richard Baquié, Pierre Chanoine, Pierre Corbet, Serge Navetat et Pierre Carbuccia l’association Images Actes Liés qui a son siège au 34 rue de la Joliette, dans l’atelier qu’ils occupent et partagent à Marseille.
Au cours des années, passeront dans cet atelier Frédéric Aubert, Christian Janni et Gilles Traquini qui rejoindront l’association.
Il est représenté par Jean-Pierre Alis à la galerie Athanor puis par Roger Pailhas à l’ARCA.
En 1987, il rencontre Sylvie Anselme avec qui il aura deux filles : Léa en 1989 et Andréa en 1991.
Dans les années 1990, il commence à enseigner les arts plastiques dans des écoles marseillaises telles que le lycée Chevreul, l’école de photographie l’EFET, l’école Actes Sud. Il est également chargé de cours au département d’arts plastiques à l’université d’Aix-en-Provence, puis chargé des cours périscolaires de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Marseille avant d’y être titulaire et d’intervenir en parallèle à l’école d’architecture.
Jean-Louis Delbès adore les voyages et certains pays visités influenceront son œuvre comme le Brésil, le Burkina Faso et les États-Unis.
Des expositions, des résidences d’artistes ainsi que des missions dans le cadre de son enseignement, l’ont emmené en Italie (Naples), en Argentine (Buenos Aires), au Canada (baie Saint-Paul) ainsi que sur l’île de La Réunion.
Il décède en 2004.