Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille


Paul Chochois • Chloé Erb • Gerlinde Frommherz • Juliette George • Juliano Gil • Juliette Guerin • Juliette Guidoni • Kiana Hubert-Low • Apolline Lamoril • Madely Schott • Melissa Streicher • Javiera Tejerina-Risso


Jusqu’au18 mars 2023, le Château de Servières propose « Rouvrir le monde – La restitution », une exposition très bien construite et souvent émouvante qui offre aux artistes en résidence dans le cadre du programme Rouvrir le Monde de présenter, au-delà du travail réalisé pendant l’été, la singularité de leur pratique.

Rouvrir le Monde s’inscrit dans le cadre de l’été culturel, une opération nationale du ministère de la Culture qui a pour objectif de soutenir des propositions artistiques et culturelles entre les mois de juillet et d’août. La Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur a choisi de renouveler pour la deuxième année un programme de résidences d’artistes qui se sont développées dans des centres sociaux, mais également dans des établissements pour personnes âgées, des centres d’accueil pour adultes du territoire. La coordination du dispositif a été assurée par l’équipe du Château de Servières.

Loin de se limiter à une simple présentation du travail réalisé pendant l’été, « Rouvrir le monde – La restitution » met à la disposition des artistes des moyens, des espaces et un soutien pour exprimer comment leur résidence et leurs relations aux publics se sont articulées avec leur pratique.

Profondément respectueux de l’originalité de chaque démarche artistique, le commissariat assuré par Martine Robin est comme toujours discret, cohérent et efficace. Aucun discours curatorial ne vient ici brouiller ou se substituer à ce que les artistes ont à dire.

La connaissance intime des lieux comme celle des acteurs de la scène artistique ont permis à la commissaire de construire un parcours subtil, agile, parfois joyeux, souvent émouvant et quelquefois exigeant. Chacun y trouve sa juste place, les cohabitations paraissent toujours naturelles et jamais un propos n’en perturbe un autre.

Gerlinde Frommherz - Tracer, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Gerlinde Frommherz – Tracer, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Parmi les propositions qui ont plus particulièrement attiré notre attention, on citera la superbe exposition Tracer de Gerlinde Frommherz dont on garde le souvenir des interventions dans les « Égarements » du château d’Avignon, en Camargue (2013) et dans « Architecture en lignes » au Mrac à Sérignan en 2011…

Juliette George - EHPAD du lac, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette George – EHPAD du lac, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Juilette George que l’on avait découvert l’an dernier ici même dans « La Relève 4, Veiller » et que l’on avait retrouvé avec grand plaisir dans « Career girls », chez les Mécènes du sud Montpellier Sète, présente avec discrétion son travail à l’EHPAD du lac à Arles avec les fausses œuvres d’artistes célèbres de cinq résidentes d’un établissement rebaptisé avec malice Establishment for High Post-Art Donation…

Madely Schott - En voie de renaissance, 2023 et Kimono plantuesque, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Madely Schott – En voie de renaissance, 2023 et Kimono plantuesque, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Presque en face, Madely Schott évoque son été aux jardins d’Haïti avec une dizaine de résident·e·s d’un EHPAD du 4arrondissement de Marseille où, dit-elle, « des exercices nous emmènent progressivement dans les nuages, et nous nous hybridons avec les plantes et les animaux »…

Une superbe série de 12 dessins sur papier de soie noir restitue ce voyage infini. À côté de ce monde où on croise «  des hum-abeilles guerrières chercheuses d’eau, des humânes dansant dans le cosmos, des hum-larvaires en renaissance », un magnifique kimono plantuesque composé de morceaux de vestes d’infirmièr·es, teintes avec du curcuma, couverts de cire et brodés de fil d’or, invite « à venir pratiquer un yoga chantant expérimental pour célébrer l’équinoxe d’automne »…

Javiera TejerinaPlage du Prado, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Aux trois poupées de chiffon faites par les résident·e·s des jardins d’Haïti répondent trois superbes tirages photographiques de Javiera Tejerina (Plage du Prado, 2023) dont on connaissait jusqu’à présent surtout les sculptures et les installations. Ses ilots et ses Paysages incertains exposés à la Galerie de la Scep avait particulièrement retenu notre attention, l’an dernier.

Juliette Guerin - Food Paradise, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette Guerin – Food Paradise, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

De son côté, Juliette Guerin présente avec « Lidl Paradise » une imposante exposition réalisée dans le cadre d’une résidence de création, en coproduction avec les ateliers Jeanne Barret. Elle a conduit des ateliers collectifs avec les enfants du quartier des Crottes. Le magasin Lidl est, dit-elle « au cœur du village, comme source d’alimentation première, lieu de rencontre et d’échange pour les habitante·s ». Sa proposition a pour ambition d’« interroger les codes populaires et la consommation de façon comique et absurde » avec la collaboration (?) Lidl France…

Chloé Erb - Air Bel (Piscine), 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Chloé Erb – Air Bel (Piscine), 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Au milieu des Impressions sur bâches de Juliette Guerin, Chloé Erb dont les cigales en faïence de la série Discret device for smashing entrance (2022) introduisaient l’an dernier les parcours dans tous les lieux de « La Relève 4, Veiller », a discrètement installé Air Bel (Piscine) (2023) une improbable sculpture équipée d’un détecteur de présence qui déclenche d’étranges « amulettes sonores »…

Appolline Lamoril - Extrait de la série Los Manos, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Appolline Lamoril – Extrait de la série Los Manos, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Seize tirages anthotypes d’Appolline Lamoril, extraits de sa série Los Manos (2023), réalisés pendant sa résidence au Jardin de la Fraternité de la Belle de Mai attendent de s’effacer et de faire disparaître ces images de pouvoir universitaire et politique du Mexique. Ils conduisent les visiteurs vers la salle de projection dans laquelle nous n’avons malheureusement pas eu le temps de pénétrer…

Kiana Hubert-Low - Inventaire non-exhaustif d'objets intimes, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Kiana Hubert-Low – Inventaire non-exhaustif d’objets intimes, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

La dernière partie de l’exposition est marquée par un étonnant face-à-face entre le poignant Inventaire non-exhaustif d’objets intimes (2023) produit par Kiana Hubert-Low lors de sa résidence avec un public d’adultes souffrant parfois d’une grande solitude et la joyeuse et humoristique série L’image dans l’image (2015/2020) de Melissa Streicher

Melissa Streicher - Série L'image dans l'image, 2015-2020 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Melissa Streicher – Série L’image dans l’image, 2015-2020 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Le parcours s’achève avec les Collective narratives (2022) de Juliette Guidoni qui témoignent d’un travail d’archive très intéressant, mais qui auraient sans doute mérité plus d’engagement dans son exposition. Deux pièces de Paul Chochois (En attendant, et L’Aquarium, 2023) laissent augurer de développements prometteurs autour de ce couvercle d’une cabine Photomaton, retrouvé dans une station de métro…

Juliette GuidoniCollective narratives, 2022 et Paul ChochoisEn attendant et L’Aquarium, 2023- Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Ci-dessous, quelques regards photographiques sur l’exposition accompagnés de textes extraits du dossier de presse.

En savoir plus :
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Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières : Regards sur l’exposition

Gerlinde Frommherz

Gerlinde Frommherz - Tracer, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Gerlinde Frommherz – Tracer, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence au centre social Saint Gabriel

Tracer
Avec Abdou, Ben, Bilal, Lilia, Naïma et Youssouf

Tracer des lignes, c’est le geste élémentaire du dessin.
Tracer des lignes sur un bout de papier, dans le sable, sur un mur.
Tracer des lignes avec son corps, en se déplaçant.

En observant un jour la personne qui traçait les lignes de marquage d’un terrain de foot, l’envie me prenait de faire moi-même un énorme dessin avec une brouette de traçage. J’ai alors réalisé une installation qui transformait pendant quelques jours un terrain de foot en un terrain de jeu tout autre. C’était en 1993.
Partant de cette expérience, l’idée était de faire un dessin sportif et poétique avec des jeunes du centre social Saint Gabriel sur le terrain Mini Foot Burel dans le 14ème arrondissement de Marseille.

Gerlinde Frommherz - Tracer, vue générale - Mini Foot Burel, Marseille 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Gerlinde Frommherz – Tracer, vue générale – Mini Foot Burel, Marseille 2022. Avec Abdou, Ben, Bilal, Lilia, Naïma et Youssouf. Relevé photogrammétrique : Nicolas Bourgarel – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

L’artiste souhaitait initialement réaliser son projet de transmission Tracer sur le terrain de football de la Marine Bleue, situé dans les quartiers Nords de Marseille. Ce terrain, entouré par des barres d’immeubles, permettait non seulement aux bénéficiaires d’investir un espace mais également aux habitants des alentours d’assister à la réalisation du projet. Le terrain étant non praticable, le projet a pris forme sur le terrain du Mini-foot Burel dans le quartier de Plombières à Marseille.

La résidence s’est déroulée en plusieurs temps. La première étape était celle de l’échauffement dans le but de visualiser les mouvements pour élaborer des projections. Ce temps a permis de réfléchir à partir des déplacements sportifs que ça soit à travers le mouvement d’une balle ou celui des corps. Ensuite le groupe s’est amusé à mettre en relation les éléments afin de créer un espace : trouver un terrain d’entente. La troisième étape du temps de transmission consistait à investir le terrain pour y implanter le dessin et le mettre à l’échelle. A l’aide de leur corps pour réaliser les mesures et de cordes tendues, le groupe a réalisé un premier jet avant de tracer à la craie le dessin à l’aide d’une brouette traceuse.

Gerlinde Frommherz - Tracer, détails 1-4 - Mini Foot Burel, Marseille 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Gerlinde Frommherz – Tracer, détails 1-4 – Mini Foot Burel, Marseille 2022. Avec Abdou, Ben, Bilal, Lilia, Naïma et Youssouf. Prises de vue drone : Nicolas Bourgarel – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Le temps du tracé a été immortalisé à l’aide d’un drône permettant aux bénéficiaires de garder une trace de leur travail avec des vues aériennes qui sont présentées dans le cadre de l’exposition de restitution.

Juliette George

Juliette George - EHPAD du lac, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette George – EHPAD du lac, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence à l’EHPAD Le Lac à Arles

« Mon travail repose principalement sur du texte, dans une esthétique bureaucratique et un héritage conceptuel. Mon économie narrative repose souvent sur de micro-récits, drôles, personnels et réflexifs, qui s’attachent parfois à des anecdotes de l’histoire. À partir de ces petites histoires, j’essaye de questionner la grande (celle de la mesure, de la banque, de la spéculation, du pouvoir par exemple). Si le langage au XIXème siècle était un étalon-or, la modernité a fait vaciller les certitudes, l’idée de vrai et l’art comme la littérature est devenue une fausse monnaie. Ainsi, chaque projet pose de façon réflexive et humoristique une question centrale et plus que jamais d’actualité : celle de la valeur de l’art. »

Martine BouvinPoésie très concrète, d’après Carl Andre – Jacqueline DussaultGrosse mise, d’après Claude Closky – Jeanine Terneau, Manche à balais, d’après André Cadere – Marie-Jeanne PalencaHôpitaux de France et approximation, d’après Daniel Buren – Christiane Ovel L’abstraction, d’après Pierre Soulages avec Juliette George – EHPAD du lac, 2022

EHPAD DU LAC – Establishment for High Post-Art Donation

« J’ai passé deux semaines à l’EHPAD du Lac à Arles. Cet établissement public accueille une centaine de résident·es dont une bonne partie est atteinte de troubles neuro-dégénératifs. Après avoir rencontré les quelques résidentes qui étaient en mesure de communiquer avec moi, j’ai vite découvert qu’elles avaient chacune mis de côté une pratique créative en entrant à l’EHPAD. Je leur ai alors proposé de réaliser de fausses œuvres d’artistes célèbres en fonction de leurs compétences.

C’était autant un prétexte pour parler d’art avec elles, leur redonner un but l’espace d’un instant, que pour soulever des questions de valeur, de technique et de visibilités des femmes artistes
. »

Juliano Gil

Juliano Gil - ART pedal et La haine de la musique-cover, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliano Gil – ART pedal et La haine de la musique-cover, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence au centre social La Garde

Juliano Gil a participé pour la seconde fois au dispositif Rouvrir le Monde avec un projet d’ateliers musicaux et d’expérimentation sonore. Ces ateliers ont pour objectif la pratique collective via le détournement d’objets du quotidien. Cette approche expérimentale permet d’initier les bénéficiaires des ateliers à quelques rudiments de théorie musicale et à l’improvisation collective. Les ateliers sont introduits par des séances d’écoute d’enregistrements de répertoire ethnomusicologique afin de mettre en avant d’autres façons de jouer et de produire des sons. Ces ateliers reposent sur la question de l’écoute, que ce soit des autres, des mouvements et des sons produits.

Juliano GilLa haine de la musique-cover, 2023. Sérigraphie sur papier 125 g. 21 x 29.7 cm

La haine de la musique – cover nous montre un livre privé de son contenu, ramené à sa couverture. On se questionne ici sur ce que cette image raconte, comme la pochette d’un disque que l’on n’a jamais écouté. Comme un sample, l’image circule par le détournement et au gré des intentions. À l’image d’un disque, la couverture devient déterminante, porteuse d’un sens caché, d’une intention, de poésie et d’une aura. Ici, il ne s’agit pas d’une quelconque couverture : à l’époque de la production en série et de la dématérialisation, cette image témoigne d’une usure et d’un objet. C’est une relique personnelle archivée, qui nous raconte une histoire plus intime, au-delà de son contenu littéraire.
Dans mon travail il est souvent question de privation – comme celle du sonore dans la musique -, je tente ici de faire dire autre chose à un livre que j’ai privé de sa parole, trouver un autre sens, une autre écoute à travers la reprise.

Juliano GilART pedal. sérigraphie encore noir sur t-shirt en coton (160g et 180g)

ART pedal est un détournement, celui d’une pédale de distorsion historique, la « Proco Rat ». Très rattachée à la scène rock dans ses courants les plus lourds (utilisée par des groupes comme Sunn o))) ou Sonic Youth), cet outil permet de distordre le son d’une guitare ou de n’importe quel instrument amplifié. Devenu une sorte d’icône incontournable par son influence sur l’histoire de la musique, elle est montrée ici en tant qu’image, sérigraphiée sur un t-shirt. Dans la pop culture, le t-shirt s’est montré comme un médium à part entière pour faire passer un message, tout en montrant son appartenance à une communauté, ou son statut de fan d’un groupe, il est souvent question d’un statut esthétique. Les lettres blanches formant le mot RAT ont été simplement ré-agencées pour former le mot ART, comme pour témoigner d’une influence culturelle bien plus large et comment la musique populaire flirte bien souvent avec le monde de l’art institutionnel, ou par simple goût des chaises musicales.

Madely Schott

Madely Schott - En voie de renaissance, 2023 et Kimono plantuesque, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Madely Schott – En voie de renaissance, 2023 et Kimono plantuesque, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence à l’EHPAD, Les Jardins d’Haiti

Une dizaine de participant·es regroupé·es autour d’une table, ce sont des rendez vous aux allures chamaniques qui se sont organisés tous les jours de 14h à 15h pendant deux semaines. Lors des ateliers, nous avons insufflé l’idée d’un voyage imaginaire pour générer une nouvelle forme de relation empathique au vivant. Nous avons puisé dans des notions comme l’animisme pour entamer ce chemin d’expérimentation à savoir s’émanciper de nos carcasses pour venir s’incorporer autrement.

Nous commençons nos rendez vous par un yoga sur chaise de 20 minutes, pour un éveil à soi et ses connexions aux vivants. Dans ce temps nous pratiquons des excercices qui progressivement nous emmènent dans les nuages, et nous nous hybridons avec les plantes et les animaux. Ensuite j’ai partagé ma pratique plastique en proposant de dessiner ces voyages, sur papier puis sur tissu, comme autant de portails nous ouvrant au plongeon dans ces nouveaux espaces de respiration.

Madely Schott - En voie de renaissance, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Madely Schott – En voie de renaissance, 2023. Papier de soie noir, crayons de couleur. 12 dessins de 75 x 50 cm. Installation à dimension variable – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Qu’il s’agisse de la peur d’une fin de vie ou d’une fin du monde, nous utilisons ici la même arme de résilience, l’imaginaire pour emporter nos esprits vers un ailleurs où les corps renaissent en dehors de leurs limites. Avec une pratique qui convoque le fait main et l’artisanat, le geste devient salvateur. Nous défions le temps en transportant notre concentration dans un instant où l’imaginaire se tisse pas à pas et devient notre réel. Pour cette restitution, le point de départ est donc ce voyage la tête dans les nuages à la recherche des visions de l’après, dans un monde utopique ou l’humain fusionne avec le vivant.

Une série de 12 dessins sur papier de soie noir propose ce voyage infini. Chaque fragment est interdépendant, remplaçable, et peut se développer sans fin. À l’intérieur de ce voyage on y croise des animaux hybridés: des hum-abeilles guerrières chercheuses d’eau, des humânes dansant dans le cosmos, des hum-larvaires en renaissance.

Madely Schott - Kimono plantuesque, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Madely Schott – Kimono plantuesque, 2022. Tissu coton, vestes d’infirmièr·es, teinture curcuma, cire, fil d’or, broderie; arceaux. Concept portant: SLAU design studio. 160 x 50 x 50 cm – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Le kimono plantuesque propose une parure de protection, un appel à venir pratiquer un yoga chantant expérimental pour célébrer l’équinoxe d’automne. Cet ensemble de pièces constitue les prémices d’un nouveau récit, où les corps humains migrent dans un espace temps émancipé de toute tâche vitale. Alors on suit les cheminements de matières corps organiques qui tentent de se mouvoir autrement, aiguiser de nouvelles sensibilités, et rendre hommage au vivant. Nous pouvons nous libérer des diktats, et se rééduquer sur notre humilité d’être vivant parmi les vivants.

Madely SchottUn été aux jardins d’Haïti, 2022 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Javiera Tejerina

Javiera Tejerina – Plage du Prado, 2023. Tirages photo. Série de 3 photos 75 x 52 cm (chacune)

En résidence au centre social du Grand Canet

Pendant deux semaines, j’ai partagé le quotidien des enfants du centre de loisirs du Grand Canet. La régularité de nos rencontres nous a permis de créer des liens et développer une certaine intimité. Je suis arrivée avec ma caméra qui petit à petit s’est faite oublier. Nous avons d’abord joué à se déplacer de manière chorégraphique dans l’espace, à créer des formes sur le terrain de jeux ou de l’école, pour ensuite prendre un point de vue résolument documentaire. Je suis les enfants dans leur jeux, leurs échanges et puis pour le grand moment qu’ils attendaient tous : la sortie à la plage.

Juliette Guerin

Juliette Guerin - Food Paradise, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette Guerin – Food Paradise, 2022. Série de 20 impressions sur bâches, 34 x 46 cm. Production Jeanne Barret – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

L’exposition « Lidi Paradise » est réalisée dans le cadre d’une résidence de création et transmission aux ateliers Jeanne Barret. Pendant plusieurs mois, Juliette Guerin a mené des ateliers collectifs avec les enfants du quartier des Crottes. Le magasin Lidl est au cœur du village, comme source d’alimentation première, lieu de rencontre et d’échange pour les habitante·s.

Juliette Guerin - Fake Food N°1, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette Guerin – Fake Food N°1, 2022. Magazine/édition en 10 exemplaires. Réaliser dans le cadre de la résidence Rouvrir le monde avec IDEASBOX de l’association ACELEM. – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Elle a réalisé sa résidence avec l’association Acelem sur les ideasbox : une bibliothèque itinérante se déployant dans Marseille. Avec les bénéficiaires de la résidence, elle a travaillé sur la représentation de la nourriture dans notre société et réalisé un magazine et des affiches qui reprennent les codes publicitaires. Le magazine fait désormais parti des ouvrages de l’ideabox et circule dans Marseille.

Juliette Guerin - Pizza Trash, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette Guerin – Pizza Trash, 2022. Impression sur baches, recto verso 180 x 210cm. Production Jeanne Barret – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Le projet Lidl Paradise se déploie dans différents espaces du magasin LIDL rue de Lyon. Dans les espaces extérieurs, trois grandes photographies imprimées sur bâches sont installées sur le parking et dans le local caddies : Pizza Trash, Fake publicité Pizza et Lollipop Paradise. Le projet intègre également l’espace intérieur du magasin, avec 50 photographies imprimées sur bâches accrochées aux caddies. Chaque fois qu’une personne fait ses courses, elle déplace une oeuvre dans le Lidl. Pour voir l’intégralité du projet LIDL PARADISE, le public est invité à déambuler dans le magasin à la recherche des bâches sur les caddies des consommateurs et consommatrices. Les photographies sont réalisées à partir des sculptures que les enfants ont confectionné lors des ateliers chez Jeanne Barret : Fake Barbecue, Fake Brochette, Fake Sucette, Fake Pizza, masques Caprisun. Les fausses «nourritures-sculptures» sont présentées comme des publicités avec le logo Lidl. En reprenant les codes marketing, le but est de perdre les spectateur.ice.s : une œuvre d’art ou une vraie publicité ? Enfin, dans le hall d’entrée du magasin, trônent des sculptures de palmier et des fake glaces réalisées par les enfants.

Juliette Guerin - Lollipop Paradise, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette Guerin – Lollipop Paradise, 2022. Impression sur baches, 410 x 134cm. Production Jeanne Barret – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Chloé Erb

Chloé Erb - Air Bel (Piscine), 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
cPiscine), 2023. Technique mixte, détecteur de mouvement. 34″ – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence avec l’association Les Muses Urbaines, Air Bel

Pour sa résidence dans le cadre de Rouvrir Le Monde 2022, Chloé Erb souhaitait créer une installation mêlant dispositifs sonores et objets domestiques quand elle a investi la cité Air Bel. Son intervention a débuté par une prise de contact avec les différents acteurs (éducateurs, employés des bailleurs, présidente de l’amicale des locataires, la conciergerie, les médiateurs de rue et les habitants). Les différentes rencontres lui ont permis de comprendre le contexte du lieu et d’affiner son projet pour qu’il réponde aux besoins des bénéficiaires. Son temps de résidence s’est partagé entre déambulations, prises de sons, entretiens avec les locataires et glanage d’objets.

L’atelier de création sonore, initialement prévu par l’artiste qui s’intitulait Le son, l’objet devait se dérouler en différents temps : initiation à la prise de son ; création de dispositifs sonores ; préparation de la restitution de l’atelier et présentation des travaux. L’association qui a accueillie Chloé en résidence ne réunit pas de publics spécifiques et la période estivale n’a pas permis de réunir suffisament de participants. Elle a rebondi en allant à la rencontre des publics afin de produire des enregistrements sonores de façon plus informelles et ainsi intégrer les habitants dans son travail de résidence.

Air Bel

Pendant la résidence, Chloé Erb a construit une série d’assemblages faits des petits objets trouvés sur place. Ils s’incarnent comme des amulettes faisant échos à des bribes de conversation que l’artiste a eu avec les habitants. Pour l’exposition de restitution, elle présente l’agrandissement d’une de ces «amulettes» devenue sculpture sonore.

Appolline Lamoril

Appolline Lamoril - Extrait de la série Los Manos, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Appolline Lamoril – Extrait de la série Los Manos, 2023. Anthotypes. 28 x 20 cm – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Apolline Lamoril a travaillé durant son temps de résidence au Jardin de la Fraternité de la Belle de Mai. Prenant avantage de la profusion de plantes et de soleil, elle a pu poursuivre ses recherches et transmettre ses connaissances sur la technique de l’anthotype, procédé photographique végétal. Elle présente à l’occasion de l’exposition de restitution un ensemble de tirages anthotypes issus de son projet « Los Manos ».

Los Manos

Des recadrages sont opérés sur les portraits peints des recteurs historiques de l’Université de Guadalajara, Mexique, personnages puissants et politiques. Centrés sur les mains des notables, ils mettent à jour une prise en main, littérale, du savoir, de la science, mais également des gestes creux, à but unique de représentation. Les images sont ensuite reproduites en anthotype, technique photographique qui se sert de jus de plantes et de leur réaction aux rayons du soleil pour imprimer des images. Du fait de l’impossibilité de fixer le processus, les images sont vouées à continuer à se révéler et à disparaître à moyen terme, marquant ainsi l’écart entre ces portraits officiels, précieusement conservés, tenus à atteindre la postérité et la précarité d’une reproduction qui bientôt s’effacera, et critique ces images de pouvoir.

« Los Manos », proche de las manos, les mains, est un argot désignant une amitié virile unissant un groupe, et fait écho ici de manière cynique à cette caste d’hommes blancs puissants au sein d’une société mexicaine sur laquelle pèse un racisme et un machisme chronique. Cette œuvre a été initiée à l’occasion d’une résidence de création à Paos Guadalajara, Mexique, en partenariat avec Dos Mares Marseille, en 2020. La résidence « Rouvrir le Monde » au Jardin de la Fraternité de la Belle de Mai, a permis d’affiner le projet et de produire les tirages anthotypes.

Kiana Hubert-Low

Kiana Hubert-Low - Inventaire non-exhaustif d'objets intimes, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Kiana Hubert-Low – Inventaire non-exhaustif d’objets intimes, 2023. Série de 9 portraits avec objets et 9 textes intimes. 15 x 21 cm, tirages photo sur papier perlé – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Kiana a réalisé sa résidence avec un public d’adultes souffrant parfois d’une grande solitude. Elle a réalisée un travail autour de la parole à l’aide d’objets, de textes et de mises en scènes photographiques.

Kiana Hubert-Low - Inventaire non-exhaustif d'objets intimes, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Kiana Hubert-Low – Inventaire non-exhaustif d’objets intimes, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille


Dans la continuité de son travail, l’artiste a questionné les bénéficiaires sur l’intimité et le souvenir. Elle les a invité à s’exprimer tout en s’interrogeant sur ce que cela signiifiait. Kiana explique elle-même que c’est un exercice difficile :

« Pendant longtemps j’ai essayé de ne pas parler, j’ai essayé de m’exprimer sans avoir à expliquer avec des mots – oraux ou écrits. J’ai voulu communiquer par mes images seules, visages et paysages. Ou alors peut-être avais-je choisi de m’abstenir de communiquer quelque chose de compréhensible, et de ne présenter que des images énigmatiques , intrigantes , interprétables.

Des images où il manquait quelque chose. Désirables? Appropriables ?

Un bloc sans accroché, si ce n’était une certaine neutralité qui aurait permis justement d’exprimer ma difficulté à m’exprimer. Quelque chose qui tournait en rond en gros. Qui se mordait la queue dans ma contradiction à dire que je n’arrivais pas à dire et à vouloir dire que je ne disais pas. Pas facile tout ça. Un peu bloqué somme toute. Une impasse difficile à cerner car il m’était compliqué de prendre du recul. Bref. J’avais du mal à m’exprimer.»

Kiana Hubert-Low - Inventaire non-exhaustif d'objets intimes, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Kiana Hubert-Low – Inventaire non-exhaustif d’objets intimes, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Les ateliers qu’elle a mené pendant l’été ont nourri cette réflexion car elle était face à un public qui avait besoin d’être guidé dans un travail de création autour de l’expression. Elle a du composer avec les autres, leurs vécus et leurs histoires et formuler, avec eux, ces projections pour construire une narration.

Kiana Hubert-Low - Inventaire non-exhaustif d'objets intimes, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Kiana Hubert-Low – Inventaire non-exhaustif d’objets intimes, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

« les mots font bel et bien partie de mon travail photographique. Écrits, lus, dits. Les mots des autres qui m’ont aidé à libérer une parole liée à l’image qui, chez moi, était coincée. »

Melissa Streicher

Melissa Streicher - Série L'image dans l'image, 2015-2020 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Melissa Streicher – Série L’image dans l’image, 2015-2020 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence au centre social La Corderie

Dans ses installations ludiques et joyeuses, Mélissa Streicher se livre à un exercice de mise en abyme de l’autoportrait, convoquant, à cette fin, peinture, photographie et performance.

Melissa StreicherPrenez soin de votre folie et Enfin seule, 2015/2020 Série L’image dans l’image Tirage Fine arts sur dibond 70×50 cm

Transposant dans notre monde contemporain une pratique immortalisée dans Les époux Arnolfini de van Eyck ou les Ménines de Velázquez, Mélissa Streicher prolonge ses peintures hors de leur cadre en se mettant elle-même en scène. Elle photographie cette performance puis, dans un second temps, revenant à une technique plus ancienne, elle crée une animation statique à base de photographies de ses performances. Ce fascinant exercice, tout empreint d’humour et de poésie, se pose comme une affirmation identitaire en réaction à un monde qui normalise, uniformise et réprime toute velléité d’affirmation d’une originalité. Louis Doucet, critique d’art

Melissa StreicherL’infante, et Au bal masqué, 2015/2020. Série L’image dans l’image. Tirage Fine arts sur dibond 70×50 cm

Lors de la résidence Rouvrir le monde j’ai pu approfondir ma recherche autour de la performance de Pamela Küche dans le Cri du Homard. Dans cette continuité j’ai proposé aux enfants une initiation à la pratique clownesque. Les enfants ont pu se familiariser avec des nouveaux outils liés à la pédagogie du clown. Les objectifs étaient de prendre connaissance de l’art clownesque, rire (catalyseur de bien-être), développer son potentiel créatif, se lâcher sous le regard d’un groupe bienveillant, prendre sa place et s’affirmer.

Pour la restitution Rouvrir le monde au Château de Servières j’ai fait le choix d’exposer ma série L’image dans l’image qui trouve son inspiration dans l’art clownesque. Issue du spectacle vivant, j’attache une importance particulière à la mise en scène, au décor, à la performance- éléments centraux de mon travail.

Melissa Streicher - N'oubliez pas vos rêves, 2015-2020 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Melissa Streicher – N’oubliez pas vos rêves, 2015-2020 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

Pour la forme, peinture et photographie viennent s’entremêler dans des scénettes qui flirtent avec le conte et dont je suis souvent le personnage central (autant en peinture qu’en photographie). L’humour tient une place importante comme un outil de révolte, une nécessité.

Melissa Streicher - L'infante, Leporello, 2015-2020 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Melissa Streicher – L’infante, Leporello, 2015-2020 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

C’est pour moi une manifestation explicite du vivant dans un monde qui se déshumanise.

Mélissa Streicher

Juliette Guidoni

Juliette Guidoni - Collective narratives, 2022 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Juliette Guidoni – Collective narratives, 2022. Archives. Projection de 80 diapositives datées de 1976 à 2022. – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence au centre social Frais Vallon

Ce travail rassemble des archives de la cité de Frais-Vallon dans le 13 ème arrondissement de Marseille, quartier traversé par des évènements, des modifications de paysages urbains et des bouleversements de l’histoire depuis sa création en 1962. Les diapositives appartiennent au centre social et la plupart des auteurs sont anonymes, ou c’est Andrée Antolini, sa directrice depuis 1992, qui documenta les évenements en lien avec le centre et au coeur de la vie du quartier. L’utilisation très courante du procédé de la diapositive était un moyen de pouvoir projeter et voir ses images facilement sans avoir à les tirer. Ainsi, toutes sortes de documents et événements étaient photographiés. Parmis quelques 2000 images endormies dans une cave, j’ai séléctionné des photographies de réunions d’élus locaux, de plans topographiques, chantiers en construction, du batiment D qui rappelle sa démolition, mais aussi des images de la vie sociale et collective. Les arbres, très présents dans et autour de la cité, apparaissent dans le montage comme des marques temporelles auxquelles j’ai ajouté certaines de mes récentes images. Si toutes appartiennent au même lieu, mon geste de tris, d’extraction, de réappropriation et de manipulation des images propose de regarder les différents espaces de l’habitation à travers les récits collectifs et au delà de la question du logement, par le biais de différents points de vues, et à différentes échelles.
Juliette Guidoni

Paul Chochois

Paul Chochois - En attendant et L'Aquarium, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Paul Chochois – En attendant et L’Aquarium, 2023 – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

En résidence au centre social Baussenque

« Ma participation à cette édition Rouvrir le Monde s’articule autour d’un grand bac blanc mystérieux : le couvercle d’une cabine Photomaton, retrouvé dans une station de métro. Avec l’utilisation de rétroprojecteurs, de lampes de poche, de papiers d’emballages, de pochoirs et de diapositives, ce couvercle devient tour à tour écran de télé, théâtre d’ombres chinoises, pour enfin devenir aquarium, où tous les poissons, les algues et les coraux sont en réalité nombres de sac plastiques colorés retrouvés par terre ou glanés sur les marchés. »

Paul ChochoisEn attendant, 2023. Sérigraphie au dos d’un transat, lampe. 70 x 50 x 50 cm

Paul Chochois - L'Aquarium, 2023 - Rouvrir le monde - La restitution au Château de Servières - Marseille
Paul Chochois – L’Aquarium, 2023. Couvercle de Photomaton, sacs plastiques, lampe. 80 x 150 x 25 cm – Rouvrir le monde – La restitution au Château de Servières – Marseille

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